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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 10:42

reebok.jpgJe les ai depuis 21 jours. Elles sont dégaine, elles sont chouettes comme tout, elles sont rouges et pleines de charme, on dirait des coquelicots qui ne fâneraient pas. Elles ne se la pètent pas, non, il y a ni talons, ni boucle, ni bride, mais des lacets, une belle languette: ce sont des belles baskets.

Des belles baskets rouges.

Des fucking belles baskets rouges.

 

 

Je les ai rencontrées rue de Rome: j'étais à pied, je me dirigeais vers le centre ville, je passais devant une vitrine comme devant les mille autres précédentes, et là mes yeux se sont posés sur elles (j'ai bien dit mes yeux, et pas mon regard... je les ai regardé de tellement près que j'avais les pupilles posées à même le cuir de ces belles godasses...).

D'ailleurs, entre nous, dans godasse, il y a "god"...god father, il y a dieu...un peu de dieu le père... enfin, dans ces chaussures, il y a un truc de divin, quoi... (ceux qui pensaient à autre chose, feraient bien de me ranger vite fait ces pensées... je ne ferai rien de bizarre avec ces chaussures, quand bien même je les aime autant qu'un animal de compagnie...). Cela dit, dans godasse, il y a "ass" aussi... et c'est vrai que j'en ai du cul de les avoir trouvées.

 

Enfin bref, en tout cas, je ne les ai pas acheté tout de suite. J'ai attendu 2 jours.

A cause du prix (70 euros... alors qu'elles sont plus en plastique qu'en animal mort), et de leur provenance.

 

Made in Vietnam.

 

C'est ce qu'il y a écrit sur la languette.

Made in Vietnam.

 

Ca tombe mal. J'essaye d'arrêter.

 

J'essaye d'arrêter l'achat de trucs qui sont pas très bons pour les humains de ce monde...

 

Genre les fraises d'Espagne, les biscuits à l'huile de palme (la plante...quand même), les habits de Chine...qui finissent d'une façon ou d'une autre par exploiter ou affamer quelqu'un.

 

Or, il est à peu près clair que ces belles baskets, comme toutes les autres, sont faites en cuir d'ouvrier asiate.

 

Le tout tissé à la fatigue, et à la sueur de pauvres gens aux yeux bridés.

 

Ce n'est d'ailleurs sûrement pas pour rien que maintenant ils ont les yeux bridés...

Avant d'être exploités, ils devaient tous avoir des yeux comme dans les mangas: grands, limpides, écarquillés en permanence...mais à 15h de travail par jour, sous un néon de lumière terne, j'aimerai bien nous y voir, voir si nos yeux ne finiraient pas par se brider de fatigue.

 

Oh my god...ass... le cul de Dieu...

C'est affreux. Au moment où j'écris (dimanche 26 septembre, 11h55)  je viens de regarder un peu sur le net ce qu'il en était des  chaînes de production Reebok.

J'ai vu un article avec comme intitulé:

"Reebok a institué depuis 1992 une charte sociale – « Human Rights Production. Standards » - applicables à tous ses fournisseurs. Ce code ressemble au code ..."

 

J'ai bien failli tressaillir de joie, modifier un peu promptement l'intitulé de mon article (le non-dilemme de mes chaussures rouges, ou la gentillesse intense de mes pompes...) mais à la lecture attentive de cet article, c'est assez  affligeant...

 

En page 5 du joli pdf que voilà, on parle de Dita Sari et des raisons qui l'ont poussée à refuser le Reebok Human Rights Award.

Pourtant "Reebok Human Rights Award"... voilà un joli nom de prix qui donnerait presque confiance à n'importe quel acheteur comme moi... Heureusement, Dita m'explique.

 

En extrait de ce document que je vous conseille de lire:

"En 1995, j’ai été arrêtée et torturée par la police après avoir organisé une grève suivie par 5000
travailleurs dans l’usine Indoshoes Inti Industry. Les travailleurs réclamaient une augmentation
salariale (ils ne recevaient que US$1 pour 8 heures de travail par jour), et le droit à des congés de
maternité. Cette usine était implantée dans la partie ouest de Java, et produisait des chaussures
pour Reebok et Adidas. J’ai vu de mes propres yeux comment les patrons de ces usines traitent les
travailleurs et recourent à la police pour réprimer les grévistes."

 

J'avoue que quand ce matin, j'ai décidé de faire un article sur mes chaussures, je ne m'attendais pas à trouver de telles "preuves"...les faits aussi accablants de mon préssentiment.

 

 Mea culpa, Dita.

Mea très très culpa.

 

Moi, à l'autre bout de la planète, j'ai eu envie d'avoir ces chaussures là, parce qu'elles étaient funky, autrement plus funky que ces chaussures d'adultes que je m'oblige à mettre quand je deviens "Madame Ferroni".

J'ai eu une crise de besoin de funky-groovy-smoothie-popopopop...

 

ma foi, une semaine que je me déguisais chaque matin en adulte, c'est coûteux.

Dieu, que c'est dur de faire l'adulte quand on n'est pas prête à le devenir.

 

Assumer le fluo, les imprimés coeurs, ou têtes de mort, les rayures, les pois, l'imitation léopard... tout ça, sur une seule tenue, un même jour, ça ne m'est pas difficile. Mais bordel, un pantalon simple, un haut gris, des chaussures classiques...quelle épreuve...

 

" Ca y est, tu t'es déguisé en enseignante..?". C'est ce que me dit parfois ma mère quand elle me croise, le matin.

La voix de la raison (déraisonnée parfois). C'est exactement ça.

Moi, quand je vais au travail, je me déguise : je mets un costume qui n'est pas le mien. Un costume qui n'est pas moi.

 

Qu'il est parfois dur le chemin qui mène à soi-même.

 

Aussi, quand j'ai vu cette paire de chaussures rouges flashy, et que finalement je les ai essayé, que je les ai vu à mes pieds à la place de mes bottes de shérif, à talon plat et massif... je peux le dire: je me suis sentie bien dans mes pompes.

Dans tous les sens du terme.

Ces chaussures, on dirait le prolongement naturel de mes vrais pieds... si, si, la mecque, c'est vrai...

 

Alors, je les ai acheté, malgré mes bonnes résolutions de non-cautionnage de mauvaises choses sur ma planète.

 

Ca, c'est un dilemme.

 

Encore pardon, Dita.

 

Je sais que ça te faire une belle jambe, même très très belle (avec un beau mollet, une belle cuisse, tout ça) mais je t'assure que je pense aux autres et à toi, quand j'ai mes pompes...

 

Mes pompes funèbres.

 

 

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 17:27

lapin.jpg"C'est qui cette femme, Nicole?"

"Euh...elle, c'est ma mère..."

"Ah...On comprend mieux."

 

Nos parents nous inculque parfois des grands principes de vie qui, inconsciemment nous forgent, et nous permettent de progresser...

 

 

 

 

Ma mère, par exemple, elle a de très bonnes idées politiques et sociales:

- elle trouve que, pour ramener un peu de cohérence dans ce monde fou où la course à la richesse est une poursuite sans fin, on devrait instaurer un "smax" (l'équivalent du smic mais en version plafond maximal...).

Moi, je dis: "Elfriede, présidente! Elfriede Présidente!!"

 

"De toute façon, quand on gagne 100 000 euros, je vois pas comment on peut trouver le temps,

voire les moyens de les dépenser..." dixit Mme la Présidente

 

- elle pense qu'on devait avoir le droit de fracasser les vitres des gens qui ont garé leur voiture sur une place "handicapé", sans être eux-même handicapé...

"On devrait pouvoir leur casser les vitres... ça devrait être autorisé par la loi..."

"Bien sûr, maman... Comme ça, si c'est vraiment un handicapé qui a juste égaré son macaron, non seulement il a toujours cette joie d'être handicapé mais en plus il se retrouve avec une bagnole fracassée...mais légalement fracassée, bien sûr..."

 

Euh... "Elfriede, démission?"

 

Mais ma mère a aussi de très bonnes conceptions philosophiques... sur la vie et mort, par exemple.

"Moi, tu vois, j'évalue la durée de ma vie aux fards à paupières qu'il me reste... je suis sûre que je pourrais mourir dans 40 ans, et mettre du fard à paupière tous les jours, qu'il m'en restera encore le jour de ma mort..."

 

Mais l'idée que je préfère de ma mère, bien avant toutes les autres, c'est l'opinion très particulière qu'elle a sur la notion d'être "l'humain".

Ou plus particulièrement, ce qui discrimine l'humain du reste de l'ensemble du règne animal...

 

" Nicole, tu sais ce qui, pour moi, distingue vraiment l'Homme de l'animal?"

- Euh...non.

Elle me tend alors une veste à elle dont les manches sont retournées (à l'envers).

- Et ben, un lapin, si par exemple il veut mettre cette veste.

 Il a pas l'idée, le lapin, de retourner les manches... non, le lapin, lui, il voit même pas que les manches, elles sont à l'envers...

  

C'est vrai...

En même temps, elle a pas tort... Il est un peu débile, ce lapin, d'autant que la veste en question c'est du 38... alors que lui, il doit faire du 2... alors hein...

Qu'il commence à choisir des habits à sa taille, ce con de lapin et après, on verra ce qu'il en est pour le "retournage" des manches...

 

Il y a des civets qui se perdent, je vous jure... 

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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 12:31

youpi.jpgLa raison du plus pauvre est souvent la meilleure, nous l'allons (re)montrer tout à l'heure...

 

Mon père dit parfois: "On a à manger, on n'a pas d'obus qui nous tombent sur la gueule: on est bien".

Et moi, au début, je pensais: "Des obus qui nous tombent sur la gueule...? Encore heureux... je vois pas pourquoi on aurait des obus qui nous tomberaient sur la gueule... "

 

 

 

Mais maintenant, j'ai compris: mon père, si il dit ça, c'est parce que, des obus sur la gueule, il en a eu.

Alors lui, il sait qu'on est mieux sans.

 

J'oublie parfois que ce qui est normal ici, est chance ailleurs.

 

Pour preuve, cette anecdote, qui remonte à environ 4 ans.

 

J'étais partie avec Cécile (celle qui j'ai failli empoisonner avec des sushis), du côté de Malmousque. On avait un petit pic-nic, avec des trucs à manger, et une bouteille pour fêter quelque chose (mais ...je ne sais plus quoi.)

On est arrivé sur les rochers, face au soleil couchant, et on s'est assises pas loin d'un jeune homm de 20 ans au plus.

Comme il avait une bouteille lui aussi, et nous, une bonne raison de boire un verre, on a échangé un verre (vin rouge contre Listel).

 

Il était roumain, il s'appelait Christian, il devait avoir 20 ans au plus.

Comme j'avais remarqué qu'il avait un accent, je lui ai demandé d'où il venait.

 

"De Roumanie. Je suis venu avec mon père, ici, quand j'étais petit, et mon père, comme il a eu problèmes, je suis allé en foyer..."

Il me raconte ensuite, que sa mère et ses autres frères sont restés en Roumanie, qu'il n'y est pas retourné souvent parce que ça ne s'est pas bien passé, qu'il est arrivé en France à l'âge de 11ans...

 

- à 11 ans? mais tu parlais français?

- Non... un petit peu...

- Et ça a pas été trop difficile de s'intégrer?  

- Difficile...? 

Là, il sourit, d'un franc et large sourire, et les sourcils haut perchés sur le front, nous dit:

 

"Difficile, non... Tu sais, la France... tu manges bien, tu dors bien: tu t'intègres!" 

 

C'est sûr...

Dans les dents.

 

Du coup, cette phrase, le temps de quelques semaines, avait détrôné celles des obus... Il nous arrivait alors , mes parents et moi, de dire au moment du repas: " La France... tu manges bien, tu dors bien: tu t'intègres..."

 

 

Bon, par contre, ce que l'histoire précédente ne raconte pas, c'est la façon, très étrange, dont s'est terminée notre entrevue avec Christian qui, après nous avoir raconté sa vie avec le sourire, nous a sorti soudain de but en blanc:

"C'est bizarre, tu vois, parce que là, vous êtes gentilles, et jolies, je pourrai avoir envie de faire l'amour avec vous, mais à la place...je me vois en train de vous frapper. Je vais pas le faire, tu vois, mais je sais pas pourquoi j'ai ces images dans ma tête..." 

Alors nous, comme on était en train de sourire juste avant, et qu'on était deux et lui, tout seul, on s'est gardé de virer le sourire de notre face, et on a fait comme si de rien n'était, et comme si il venait absolument pas de dire un truc monstrueux... On a ri, nerveusement..très très nerveusement...

"Haha...ah, ben oui... il faut pas le faire..." ,

 "Ca serait dommage... ça s'était bien passé pour l'instant... oh, ben, tiens, il est l'heure d'y aller d'ailleurs, non.. héhé..?"

 

Bref, pour conclure, j'aurai tendance à dire:

" La raison la meilleure... c'est probablement celle du plus raisonné..."

 

 

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24 mai 2010 1 24 /05 /mai /2010 08:22

eler_knuth0_design_big.jpg

  "Comment tu les appelles ces grands trucs là... tu sais... les trucs grands, mous attachés à leurs enfants...?"

- Euh...je vois pas..."

- Mais si... tu sais: grands, mous...qui votent...?

- Aaaah ouais... des adultes...

- Ouais, c'est ça: des adultes...

 

La grande question du jour est donc, vous l'aurez compris:

                       C'est quoi un adulte?

 

A part le fait qu'il ait déjà subi la crise, financière et d'adolescence, comment distingue-t-on l'adulte (avec un grand dulte) des autres congénères de son espèce?

 

Pour répondre à cela, rien ne vaut une petite observation du comportement de l'adulte dans son milieu de vie... 

 

Exemple.

 

Vendredi après-midi, je vais chercher ma nièce, Eléa, chez Marie Mauron (c'est le nom de son école maternelle).

A la sortie, 2 de ses collègues prennent leur goûter, Lou (un garçon) et Lena (une fille) pendant que papotent les mamans. Moi je reste avec les enfants.

 

Eléà, voyant une des Tata partir, la hèle et lui dit: "A lundi!".

Lou, posté à coté d'elle, rectifie: "Non, à mardi, parce que lundi y a pas école..."

Lena: " Oui, parce que c'est la grève..."

Lou: "Non, c'est pas la grève... y a pas école, parce que c'est février..."

Moi: "non, c'est pas février,  c'est férié.... f-é-r-i-é"

Lou: "Ah oui... mais c'est pas la grève..."

Lena: "C'est quoi la grève?"

Lou: "La grève, c'est quand c'est la fin de la guerre..."

Moi: "Moi, non, ça c'est la TRève... la grève, c'est quand les gens refusent d'aller au travail parce qu'il y a quelque chose qui leur déplait dans leur travail..."

Eux: "..."

 

A partir de cet exemple, la réponse à la question semble assez évidente:

Admirons ici, comme l'adulte présente cette nécessité irrépressible de se la péter, en balayant par des explications soporiphiques, des concepts hyper-novateurs (comme celui de mettre le mois de février en plein mois de mai, ou instaurer des fins de guerres dès que les conditions de travail laissent à désirer..)

 

Verdict: L'adulte est une personne qui fait rien que de faire sa belle et s'arrête pas de faire sa commandante...

Sinon, la femme adulte se reconnaît aussi parce que, des fois, elle a des seins... mais bon, des fois pas.

 

 

 

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 08:47
googlem.jpg
 
 
En ce moment je donne des cours d'informatique à ma mère qui, à l'approche de la retraite, aimerait bien savoir "surfer" sur internet comme ses copines.
.
Comme jusqu'à présent nous avions le minitel à la maison, le modèle récent  quand même (le beige, pas le marron),  elle utilisait principalement cet objet, à la pointe de la technologie, pour se renseigner sur les horaires de trains (3615 sncf), pour consulter son compte (3615 laposte), et voter (3615 choisitonprésident)...etc.
La plupart de ces services n'étant plus utilisés que par une dizaine de personnes en France (à savoir, ma mère et les 9 personnes embauchées pour la maintenance de ces sites), certains ont cessé de fonctionner et il a bien fallu qu'elle ne change de mode de communication informatique.
 
Pour toutes ces raisons, ma mère s'est enfin mise à l'o.r.d.i.n.a.t.e.u.r.
Tataaaatiiiiiiiiin..
 
Et elle a du commencer par le début...par le début du début... où brancher le cordon de la souris, comment allumer l'ordinateur..etc.
Comme ma mère est une élève appliquée, et moi, une prof patiente, nous étions parvenus à l'exploit inespéré* que ma mère puisse enfin lire ses propres mails, sans l'aide de quiconque...
*  j'entends considéré comme inespéré par elle-même... parce que nous, le reste de la famille, on sait que c'est facile de consulter ses mails, maintenant qu'on sait le faire..
 
Bref, ça fait presque une semaine que je laisse mon ordinateur entre les mains de ma mère, en totale autonomie, tous les deux en tête à tête, et chaque jour, elle parvient, triomphante, à aller voir ses messages... du moins, jusqu'à l'incident d'hier soir.
.
" Nicole, j'ai voulu aller voir mes messages hier soir, mais ça n'a pas marché...quand j'ai voulu aller sur internet, au lieu d'arriver sur la page Google, je suis tombée sur... un labyrinthe, avec pleins de cafards dedans.
J'ai réessayé mais c'était à chaque fois, pareil... pas de google mais les cafards."
 
 
Ca, ils l'avaient pas prévu à Google.
Eux, au service comm' chez Google, ils s'étaient dit:
.
- Ca serait une bonne idée qu'on mette une version "Pacman"* de notre logo, non? genre retour années eighties... hyper en vogue...
- Ah ouais, et même, on ferait une version animée... ça serait hyper smart...grave...
* cf: le logo google-pacman est en illustration
 
Oui, l'idée est pas mal, mais bon...
Si Google voulait bien éviter les présentations un peu trop chiadées de son logo, au moins pendant le temps d'apprentissage de ma mère... ça serait gentil.
 

 

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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 07:53

Adam-et-eve.jpgAvant-hier, je me rends au centre d'Aubagne, et à l'aller comme au retour, je prends le bus (le 6)  pour effectuer mon trajet.

Oui, parce à aubagne, le bus est gratuit*.

* Quand je dis ça, mon père me répond généralement  "C'est à celui qui paye qu'il faudrait de demander, ça...". Disons que les utilisateurs du bus ne paient pas de ticket mais, effectivement, Aubagne n'est pas (encore) un monde magique où de l'essence raffinée jaillit du sol en perpétuité et où les chauffeurs travaillent tous bénévolement.

 

 

Bref, à 16h, l'arrêt de bus est "over-crowded" et à l'arrivée du 6, c'est la prise de la bastille... (prise de tête et la baston en espadrille).

 

Les gens rentrent, rentrent, rentrent, rentrent, le bus s'affaisse sous le poids de la masse humaine, les pneus s'applatissent, les gens continuer de rentrer,  puis le bitume de la route se met soudain à fondre sous la pression de la foule, le sol se fendille, se craquèle, et c'est alors que s'ouvre, dans la route, une plaie béante creusée dans la roche, juste au dessous du bus, laissant entrevoir la lave rouge du centre de la Terre.... Oh, mon Dieu! Qu'allons nous faire??!!

En fait c'est pas vrai ce que je viens de raconter... c'est pour de faux...héhé.... faut pas croire tout ce qu'on raconte... naïfs...  la lave, au centre de la Terre, elle est pas rouge mais orange.

 

Bon, je reprends: je monte dans le bus et bien que celui-ci soit bondé, je constate qu'au fond, il reste une place, en face de la rangée de 5 places.

Sur cette rangée justement, il y a, à ma droite, un jeune homme avec un chien sur les genoux et à ma gauche, deux personnes de 40-50 ans, un homme et une femme, amis de longue date visiblement, qui discutent en franco-arabe de la famille, de la santé, Amdou'llah...

 

Comme avant de monter dans le bus, j'ai acheté une baguette de pain, je commence à la manger parce que j'ai un petit creux. Là, le petit chien, en face de moi, lève la tête, me regarde. Dans ses yeux, il y a écrit : "S'il te plaît, je t'aime".

Le sourire en coin du maître me fait comprendre que non, il ne faut pas lui filer un bout de pain. Meskine, le chien.

 

A l'autre bout de la rangée, les deux amis discutent (suffisamment fort pour que tout le monde entende):

Lui: " J'attends les résultats des examens... Inch'Allah..."

Elle: "Hé, repose-toi...Pense à toi, pense à ta santé... le reste, ça passe après... (elle lui parle ensuite en arabe, que moi-même, je ne parle pas..). Moi, si tu savais, je suis dans une galère... (elle secoue la main)... mais une galère, de chez galère..."

Lui: "Qu'est-ce-qu'il t'arrive?"

Elle: " Rien, c'est juste la galère... jamais de ma vie, j'ai été comme ça dans la merde... Makeinch' l'argent... Avec l'euro, ils nous ont tous mis dedans...dedans, dedans... (elle ressecoue la main)... La galère, je te dis... Moi, je laisse ma voiture à la Penne, et je prends le bus pour pas utiliser mon essence... la galère... Bon, après je vais pas me plaindre: j'ai la santé... Amdou'llah..." (elle s'embrasse la main et la pose sur son front).

Lui: "T'as raison.. Amdou'llah... et les enfants, ça va...?"

Elle: " Les enfants, ça va, Amdou'llah... (elle s'embrasse de nouveau la main pour la poser à son front puis parle en arabe)... Mon fils, c'est un bon fils... Je lui demande pas de l'argent, parce que j'en ai qu'un... J'en aurai 4 ou 5, peut-être mais là... (elle parle ensuite de nouveau en arabe)...De toute façon, moi j'arrête de faire du mal, parce que celui qui sème le mal, il récolte le mal... Enfin...du mal, j'ai jamais fait exprès d'en faire... j'ai jamais été méchante pour être méchante, mais bon..."

Lui: "C'est sûr... mais c'est vrai que les temps sont durs..."

Elle: "Très durs...Moi, même plus j'achète les biscuits en supermarché... saffi, baraka! Je l'ai fait , moi, les biscuits... La galère, la galère... Jamais, on a été dans la merde comme ça... Et comment, il faisait Adam?!  Le premier homme sur Terre?... Parce que nous, vas-y qu'on paye... qu'on paye pour ci, qu'on paye pour ça... Et Adam?!... (elle reparle en arabe).. Makeinch' tout ça...  un oiseau... des animaux... C'est tout... "

 

A vrai dire, je vois pas bien ce qu'elle a voulu dire par le cas d'Adam, parce que les mots semblaient dire que ça devait être plus facile pour lui, mais le ton semblait signifier que ça devait être encore plus la galère...

 

En tout cas, à entendre ce discours, le mec au chien sourit, se moque, murmure dans l'oreille de sa copine juste à coté.

 

Moi, soudain, je m'étonne: " Adam? un personnage biblique? dans la bouche d'une musulmane?"

Ca, alors...

J'avais du coup, une idée  parfaite de chronique : "L'ouverture d'esprit est dans le bus".

 

De retour chez moi, je me suis quand même demandée quelle était la version de la création du monde chez les musulmans. De tradition chrétienne (mon père est catholique, et ma mère protestante), je sais que les chrétiens partagent avec les juifs l'ancien testament, donc une version commune de la création du monde en 7 jours, de cette histoire d'Adam et Eve, avec cette imbécile qui flirtent avec un serpent, croque une golden, la partage, les 2 se découvrant alors tous nus, puis mis à la porte d'Eden... S'en suivent Caïn, Abel etc..

Mais chez les musulmans..?

 

Je vais chez mon ami Google, et je tape : "Création du monde Islam". Je découvre que le monde a été créé par Dieu en 6 jours... et que l'homme a été créé le sixième jour... Cet homme nommé Adam...

 

?? Adam est aussi dans l'Islam ??

 

Et là, je découvre que non seulement Adam est dans l'Islam, mais aussi Noé, Moise et les autres... ben ça, alors...

 

Je savais bien pourtant que Jésus était un prophète dans le Coran aussi, mais j'ai toujours ignoré que Juifs, Chrétiens ET Musulmans partageaient le même (ou presque) Ancien Testament. 

Religions soeurs, va.

 

En tout cas, la chouma sur moi, qui est vécu 7 ans en pays musulman...

 

Et, ben, il aura fallu 28 ans, et un bus bondé pour m'enseigner ça.

Bref, l'inculture n'est pas une maladie irréversible... mais encore fait-il prendre les transports en commun pour remédier à cela.

 

 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 23:05

ferro-creme.jpgCe week-end, j'ai enfin trouvé la solution pour rendre ma peau visiblement plus jeune.

Et ça marche: moins 15 ans en trois jours.

 

Résultats garantis*.

* Certes testée sur une seule femme mais cinq ans de moins par jour....on frise l'efficacité... l'Oréal peut se faire du souci, hé hé... La "Ferro-crème", bientôt dans les bacs...

 

 

Pour se remettre dans le contexte, ce week-end, je suis partie dans les Alpes (à Selonnet pour être précise) avec des amis (des mâles virils avec des poils, certains munis de leurs compagnes gentilles, douces et efficaces de surcroît) dans un joli chalet de bois, qui ferait pâlir d'envie Caroline.

En effet, comme chez les Ingalls, le chalet est, certes, spacieux mais il est dépourvu non seulement d'eau, mais aussi d'électricité, ET de courant.

 

Les répercutions de ces "absences matérielles" dans notre vie quotidienne se sont vite fait sentir... au sens figuré comme au sens propre (...euh, si on peut dire ça.. l'expression sens "propre"  paraît, ici, peu appropriée).

En effet, après quatre jours à vivre autour d'un feu de bois, inutile de préciser qu'on sent un peu tous le lardon fumé...

" Oui, mais bon, l'odeur du lardon, ça part à la douche..."

Douche...quelle douche?

Euh, non... ça, moi, j'appelle ça, un ruisselot (le bébé du ruisseau) glacé... alors, la douche, on l'a faite comme les chats: en se léchant la main, et en passant celle-ci dans nos cheveux sales. Instant Glam & ChiC.

Ce que j'ai oublié de préciser, c'est qu'en ce samedi 16 après-midi, je suis de représentation théâtrale à Gap, avec les autres de la proute du Songe. Par chance, comme nous jouons des gamins pouilleux de la banlieue de Naples, mes ongles noirâtres, et mon odeur tenace passent quasi-inaperçus voire étoffent à merveille mon personnage...

 

Sinon, au chalet, le reste de nos habitudes quotidiennes est, par ailleurs, relativement simple: on ne mange que des trucs grillés au feu de bois (patate et coulommiers à la braise, viande en grillade, chips, brioche, nutella fondu au coin du feu..), avec les mains ou des couverts quand on ne retrouve plus ses doigts,  et on ne fait que des activités à effort intellectuel de bas régime: couper du bois, jouer à Carcassone ou au Quart-de-Singe, enrouler les patates dans de l'alu, aller dans la forêt, jouer de la guitare, revenir en courant de la forêt parce qu'on a entendu "Rrrooiiiin" derrière une broussaille, papoter... etc.

 

Bon, bref, tout ça, je vous l'accorde, ne répond toujours pas à la question de départ: quel est le moyen d'avoir une peau visiblement plus jeune en trois jours.

J'y viens.

 

Mon premier essai de cosmétique forestière, dans un élan de grande audace ou d'extrême connerie (question de point de vue), a consisté à me foutre sur la face...un gros escargot.

Sale pour être sale, autant que ce soit drôle.

 

C'est après la pluie (euh..une des nombreuses pluies, quand ce n'était pas la grêle) que j'ai croisé cet O.G.M d'escargot (un quintal, au bas mot) qui allait me servir de masque de beauté.

En effet, la semaine dernière, j'ai vu qu'en pharmacie, on  vendait une crème à base de bave d'escargot à 37 euros le pot (marque "Petit Gris"...), alors comme je suis très maline...hé hé...je me suis dit que ça serait bien plus efficace et bien moins coûteux si j'allais moi-même à la pêche à la molécule miraculeuse de la bave d'escargot.

Du coup, ni une, ni deux... "Petit, petit, petit, viens par là"... et Splash!!

En vérité, ça ne s'est pas passé comme ça... mais plutôt sss....pp....l.....a..a..aa...aaa....aaaaa...c....h...  (oui, c'est très lent, un escargot, pour sortir de sa coquille).

 

Après la première minute dégoûtante, le quart-d'heure suivant était pas mal. la vérité, ça détend, un escargot qui se balade sur la peau... Ca fait un peu technique de massage underground mais efficace: ça réactive la microcirculation, débarasse les impuretés des pores par une  technique douce de succion-palpé-roulé, et ça hydrate les premières couches de l'épiderme, et ça a un effet contraceptif non négligeable (je défie quiconque de charmer quelqu'un, un escargot sur le visage).

Le seul bémol: la peau n'est certes pas plus moche qu'avant, mais elle n'a pas rajeuni de 15 ans...

 

Mais alors? Quel est donc ce formidable moyen de rajeunir sa peau de 15 ans (si ce n'est pas 20)...?

J'y viens...

 

Après l'épisode de l'escargot, il a fini par faire un peu beau, et on a pu aller faire une ballade, au coucher du soleil, puis de la balançoire le lendemain. Mais cette fois-ci, pas version "Ingalls"...

La ballade qui se voulait être une petit ballade pour aller voir des ruines non loin de là, s'est finie en footing dans le froid avant la tombée de la nuit, avant d'attaquer une descente d'éboulis pour revenir au chalet avant la nuit.

Les garçons passent par la piste noire d'éboulis, moi, par la piste verte, celle où il y a moins de pente...donc plus d'arbustes... "pour s'accrocher", je pense.

Sauf que les arbustes, visiblement, ils n'avaient pas lu dans mes pensées... donc au lieu de m'aggriper à eux, pour faciliter ma descente, ce sont eux, qui se sont aggripés à moi. Et, un à un, je me suis prise, à peu près, tous les arbustes sur mon passage, quand je ne me vautrais pas dans les caillasses.

 

Heureusement, le lendemain, pour se remettre un peu de ça et profiter du soleil, on a juste fait de la balançoire.

La balançoire: une corde enroulé autour d'une bûche, accroché en haut d'un arbre.

Le principe: se jeter dans le vide avec,  arriver jusqu'au sommet de l'arbre d'en face, revenir, puis atterrir en sautant habilement de la balançoire tout en gardant la corde dans la main.

 

Je pense avoir compris le principe, j'essaye, ça va à peu près, et devant cette réussite, un peu plus tard, on fait pareil mais de nuit. 

On récapitule mentalement les étapes qui sont les mêmes que celles de jour... se jeter dans le vide sur la balançoire,  arriver jusqu'au sommet de l'arbre d'en face, revenir, puis atterrir en sautant habilement de la balançoire tout en gardant la corde dans la main.

 

Allez...à moi:

se jeter dans le vide sur la balançoire, merde, bordel, au secours, hurler, hurler, hurler, arriver jusqu'au sommet de l'arbre d'en face,revenir, hurler, hurler, hurler, putain, putain, putain, rater la piste d'atterrissage, repartir, hurler, hurler, rire (nerveusement ), retenter l'atterrissage, sauter pas habilement du tout de la balançoire tout en gardant la corde dans la main, se faire traîner par le poids de la balançoire sur plusieurs mètres de long, se catapulter dans un tronc d'arbre situé plus bas.

 

je me relève.. Hahahaha... c'est drôle... (si, si, parce que je ne suis pas morte).

 

Bref, aujourd'hui, à l'issue de ce week-end prolongé, je tombe, par inadvertance, nez à nez avec mes jambes. Et là, qu'est-ce que je vois sur mes genoux, mes mollets?

Des égratignures, des bleus, des bobos moches, des jaunes (grands frères des bleus), des sales croûtes, des griffures...

C'est un champ de bataille.

 

Pétard, ça fait longtemps que j'ai pas vu mes jambes dans un tel état ... oh la la...regarde-moi ça...

En même temps, c'est normal... ça fait longtemps que je me suis pas prise une gamelle, aussi...

 

Et là, je me rends compte qu'il est bien loin le "temps des gamelles", celui où je me ramassais la gueule sur des cailloux parce que j'étais une quiche en vélo, celui où je me cassais la figure du bancaou en courant trop près du bord...

Ca fait bien quinze ans, voire vingt  ans que j'ai, pour ainsi dire, arrêté les gamelles...  et c'est un peu con, parce que, en vrai, c'est chouette, les gamelles.

Pas forcément, de se faire mal, mais c'est souvent des bons moments, ceux où on risque sa peau (au sens strict du terme). Y a souvent des beaux souvenirs parmi ceux qu'on marque d'une petite ou d'une grande plaie sur le livre d'or cutané...

 

Bref, j'ai bien regardé mes genoux, et je peux le dire: en trois jours, ils ont rajeuni de quinze ans.

 

 

 

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 23:58

IPRmodif.jpgLes humains sont des humains, et leur fonction est relative.

Pour preuve, aujourd'hui: une réunion d'enseignants face à leurs deux inspecteurs (que nous nommerons Flick et Flack, afin de les distinguer l'un de l'autre, et inversement).

 

Une réunion d'enseignants devant leurs inspecteurs, c'est complètement différent d'une classe d'élèves devant leur prof...mais, alors, ça n'a RIEN à voir... c'est le jour, et le midi.

 

Les élèves devant leur prof, qu'est-ce-qu'ils font? Ben, il y a ceux qui écoutent, qui répondent aux questions, voire qui lèvent la main avant.. (non, je déconne... ou alors, celui-là, il fait du zèle) et puis il y a : les autres.

Les autres:

- Les grandes gueules ("Madame? c'est pas l'heure de la pause, là?") ,

- Les bavards et leurs femelles, les pipelettes ("Non, c'est elle qui a cassé" "Jure...p'tain, pourtant elle est bof, c'est lui qui est trop beau..."),

- Ceux qui, soudain, vérifient par huit  reprises que leur bureau possède bien 4 pieds (en fait, ils envoient des textos sous le bureau...très très discrètement... oui...). 

- Et des tas d'autres énergumènes dont je taierai les forfaits si je veux conserver un peu d'air dans les pneus de ma voiture.

 

 

Tandis que les profs devant leur inspecteurs, c'est totalement différent:

Il y a ceux qui écoutent, qui répondent aux questions, voire lèvent la main avant, notent les réponses et interviennent à voix haute " Oui, moi qui pratique la notation par compétence depuis plusieurs années, je peux le dire: les élèves ne sont pas perturbés par ce changement de type de notation, au contraire, ils en tirent profit, de par le suivi personnalisé que ça leur apporte.. " (Pfff.... fayotte, va...tu fais ça, en vue de la prochaine inspection...hein, avoue...).

Et puis, il a les autres:

- Les grandes gueules (à raison...vue les faits désastreux qui profilent... "Monsieur l'inspecteur, là, vous nous parlez de contenus... MAIS qu'en est-il dans les faits??! Qu'est-ce-qui nous attend concrètement à la rentrée??!")

- Les bavards et leurs femelles, les pipelettes ("Non, c'est Michaud qui est allé voir le proviseur...",  "Je te jure que non, Gisèle... C'est d'abord Portalini, qui y est allé, et ensuite, quand Michaud a vu ça, il est allé gueuler à son tour...",  "T'es sûre?",  "Si je te l'dis...c'est Martine qui me l'a dit...")

- Ceux qui, soudain, vérifient par 8 reprises que leur valistte en cuir marron ne s'est pas fait la malle...(en fait, ils envoient des textos sous le bureau...très très discrètement... oui... mais sur un i-phone... non, je déconne, les profs sont trop rénés pour avoir ça). 

- Et des tas d'autres énergumènes dont je taierai les forfaits si je veux conserver un peu d'air dans mes poumons.

 

En même temps, il faut dire que nous, les profs, on avait plein d'excuses pour ne pas être attentifs: la séance de nos inspecteurs n'était pas toujours réellement au point, au point.

D'abord il y a eu ce long temps avant que le logiciel que voulait nous présenter Flack ne daigne se mettre en route. Mais malgré cela, Flack avait réussi à meubler le temps avec beaucoup d'adresse, en découpant les mots en syllabes bien tranchées pour les mettre en valeur ("..avoir recours à des ac-ti-vi-tés mo-no-ca-pa-ci-taires...c'est clair?").

Puis une fois, que le logiciel était en route, on y voyait pas grand chose...

Alors les profs ont râlé.  "Rrooo..c'est dingue...on voit rien, là... Rrrooooo..."

 

Ensuite, après deux tentatives d'agrandissement un peu vaseuses, Flack a changé de stratégie..." finalement, c'est pas ce que montre ce diaporama qui est vraiment important ".

Du coup, on était pas plus inquiets que ça, de voir la petite fenêtre " /!\ Batterie faible" s'afficher. Et puis, Flick semblait être venu à le rescousse de Flack en branchant un câble. Pas le bon, visiblement.

Verdict: l'ordinateur s'éteint, écran noir.

Les profs gloussent...les profs se moquent...

 

Ré-allumage de l'ordi, 5 min, relancement du logiciel, pour nous montrer alors, un schéma, non, que dis-je, LE "schéma représentatif de la trame conceptuelle du programme de seconde visant à en expliciter les liens entre les diverses notions abordées"

 

Dans la réalité, ce sont 40 rectangles, verts, rouges et jaunes...(mais aucun lien, avec le reggae ..ou alors de loin) avec des phrases du programme écrites dedans en tout petit, reliés par des traits obliques, verticaux, horizontaux... Ca ressemble un peu à du pop art.

Et là, Flick et Flack sont devant un dilemme auquel ils n'avaient pas songé: montrer l'oeuvre dans son intégralité (mais dans ce cas là, on ne peut rien lire du contenu de ces 40 notions..euh..rectangles)? ou zoomer sur une (petite) partie afin de rendre celle-ci lisible les 2-3 rectangles concernés (au détriment de la compréhension de ce schéma dans son ensemble)?

Flick et Flack optent donc pour un zoom modéré (ne permettant pas vraiment de bien lire) associé à un balayage droite-gauche et haut-bas du schéma (pour en voir la totalité), balayage qui donnerait le mal de mer à n'importe quelle daurade un peu fraîche.

 

Bref, bilan de cette journée:

Non seulement , les profs sont des élèves comme les autres (puérils) ...

...mais, en plus, les inspecteurs sont des professeurs comme les autres (pas toujours efficace...même si l'intention est souvent bonne..).

 

Les humains restent des humains, et leur fonction est relative...

 

 

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6 mai 2010 4 06 /05 /mai /2010 13:17

Martin-luther-modif.jpgAvant-hier soir, je répétais dans un petit théâtre près du boulevard national.

Alors que, vers 22h30, on était toujours en train de batailler avec les projecteurs, pour tenter de les régler, une vague de klaxons se fait entendre.

Deux minutes après: "Tuuuuu Tuuu TuuuuuuuuuuT TuTu TuuuuUUUUUUUUUT!!!

puis re-TuTu TuuuuT, et re-re-TuuUUU TuTuuu TuuUUUT.

 

"...Y a vachement de mariages, là, pour un mercredi soir..."

 

 

 

Le régisseur déduit: "Bon là, c'est sûr, on est champion... je me posais la question...mais là, non, c'est sûr, on est champion."

 

A marseille, c'est pratique parce que si t'es pas abonné à Orange Sport, tu peux suivre la saison de foot au chant des klaxons:

1)  pas de klaxon = l'OM a perdu.

2) "TuuuuTuuuuuuuuTuuuUUUUUT" = l'OM a gagné le match.

3) "TuuTuu TuTuTuu TuTUUUU-TuuuUUUUUUUUU - TuuuuuUUUUUUU - TUTUTUTU -TuUUUUUT - TUUUUUUUT -TUUUUUUUUUT - TU - TU-TU- TUUUUUUUT" = l'OM est champion de France.

4)  "TuTuuuu" = "HOooo..Tu le vois pas que le feu est passé au vert!! mon vier..."

 

Effectivement, quand j'ai voulu rentrer chez moi un peu plus tard, Marseille avait changé de figure.

Soudain, le mauvais temps n'était plus si mauvais, la pluie ne semblait plus mouiller personne, les gens étaient tous dehors sans parapluie, certains torse nu, la foule était aussi dense qu'un jour de solde, rue St Ferréol.. Dans les rues, du bruit, des gens partout, des cortèges de voitures avec des drapeaux et des têtes souriantes qui dépassent, des klaxons, des fous furieux heureux aux feux rouges... et les prostituées du Jarret, en chomage technique.

Pourtant, ce n'était ni les voitures passant devant leur abribus, ni les hommes chargés d'hormones qui manquaient , mais bien que la clientèle potentielle eut été au rendez-vous, aucun véhicule ne s'était arrêté devant les demoiselles (contrairement aux autres soir, à cette heure là).

Non, visiblement, les hommes avaient mieux à faire: devenir marseillais, pleurer la victoire de l'OM, et remercier la bonne mère...

Moi, alors, comme Martin Luther King, je me suis dit: " I have a dream...".

J'ai un rêve.

Un rêve dans lequel, tous les jours de notre existence, l'OM serait championne* de France, et dans lequel tout le monde serait supporter de l'OM.

* Oui, je dis bien championne, et pas champion... parce que l'OM ,selon les dires d'un petit vieux rencontré à un fête de quartier, serait féminine : "Je sais pas vous, mais moi, l'OM, je la comprend pas...plus je la regarde, moins je la comprends... Contre une équipe forte, elle fait un bon score, et contre une équipe de merde, pardonnez l'expression, elle perd...je la comprend pas, l'OM... je ne la comprends pas..."

 

Dans ce rêve, tous les jours, tous les soirs, les gens seraient heureux, déborderaient de joie, partageraient leur bonheur... et les prostituées du Jarret, ni de Navarre, ne travailleraient plus comme prostituées mais comme tricoteuses d'écharpes de l'OM.

Elles papoteraient tranquilles, sur le banc de leur abribus, tricot à la main, munie de deux pelotes, une bleue une blanche, et elles feraient fortune en vendant leurs écharpes de laine bio aux  voitures circulant par là ( ça ferait un "écharpe-de-l'OM-Drive"...).

 

Et oui... moi, j'ai ce rêve...

 

Quelque part, mine de rien, le football participe à l'amélioration de la condition féminine... L'OM gagne et la prostitution perd son sens... Gonzales met un but, et enfin tranquilles sont les putes...

Donc, dans un sens, le football se rallie à la cause des femmes...

              Contre l'exploitation des femmes: les buts de Mamadou Niang!

 

 

" Madame Nicole, je suis d'accord avec vous: le football et les footballeurs participent à l'amélioration des conditions de vie des prostituées...grave..."

Signée Zahia D.

 

Ah, zut...j'avais pas pensé à ça...

 

La réalité est parfois fatiguante, devant des rêves pourtant  bien conçus...pfff...

 

 

- Dis-moi, Martin Luther King, comment tu as fait, toi, pour continuer à y croire, à ton rêve..? Parce que là, j'avoue,moi, je démissionne...

- Moi? Ah...ne suis pas mon exemple, nicole...Moi, quelqu'un m'a décédé à mon insu...alors... Ca aura au moins permis que U2 écrive une chanson en mon honneur... yeah...je me la pète...yeah... Let's listen...

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29 avril 2010 4 29 /04 /avril /2010 23:54

Caroline-Ingalls.jpgSi il vous arrive, vous aussi, de regarder M6 entre midi et deux, certainement aurez-vous remarqué un changement brutal dans vos existences...

Sur le programme de la semaine dernière, (et des cinq années précedentes..) on pouvait lire :

11h35: La petite maison dans la prairie.

Et ce lundi:

11h40: Charmed.

 

Le choc.

 

Trois dindes gothiques ont mis à sac Walnut grove.

 

Fini le petit village de pionniers où il ne pleut que quand il se passe une chose triste. Finie l'éternelle gamelle de Carry dans la pente fleurie, finie la sagesse du docteur Becker, la patience de M.Oleson devant les caprices de son imbécile de femme. Adieu le torse sculpté d'Almonzo, les tresses de Laura, abrégés les soucis de Marie. Adieu à toi, Charles, le seul homme à sourir quand il pleure à chaudes larmes...et puis surtout Adieu à toi Caroline.

 

"Qu'est-ce qu'elle est belle... Cette Caroline, elle est parfaite... y a pas à dire, parfaite..." dixit ma mère.

 

C'est le moins qu'on puisse dire... Difficile de rivaliser avec celle dont le chignon est toujours impeccable même après avoir coupé du bois 4 heures durant, par grand vent.... Pas facile d'éviter la comparaison avec "cette femme".

Mais Caroline, c'est pas une femme, c'est LA femme. Si on ne devait garder qu'une femme au monde pour rebâtir l'humanité, ce serait elle.

Elle élève dans la joie et la simplicité ses 4 gamins et les 8 autres adoptés qui, tous, ne râlent pas mais sourient en allant faire leurs corvées (Angelina, tu peux te rhabiller, va). Elle tient sa ferme et son foyer comme personne: potager, couture, ménage, cuisine, déco avec sticker mural, traite des chèvres. Elle a un coeur bon, une âme tendre, sans être mièvre: elle sait remettre en place Ariette Oleson quand elle le mérite, sans être jamais méchante avec elle. C'est une femme courageuse, vraiment...une battante, une vraie: on se souviendra notamment de la fois où, seule, en proie à une gengraine commençante, Caroline s'était amputée elle-même du morceau habîmée de sa jambe avec un couteau chauffé dans à la braise, après avoir lu un passage de la bible...véridique, juré, craché ( alors, Lara Croft, toi aussi, tu peux rejoindre Angelina dans la cabine d'essayage..). LA femme, quoi.

 

Après, chère Caroline, même si tu m'as gardé, comme une nounou, tous les jours pendant vingt ans, entre midi et deux, ce n'est pas à moi que tu manqueras le plus, je dois l'avouer, mais à ma mère...

Car dans l'ombre de Caroline Ingalls, il y a: Elfriede Ferroni.

 

"Vraiment, elle est parfaite...cette Caroline..."

 

Depuis toujours ma mère admire ton "way of life", elle qui oublie ses enfants, elle qui les nourrit avec des produits périmés et leur fait croire qu'elle les a trouvé dans un tas de feuilles mortes....

Mais bon, rétablissons quand même l'ordre des choses...

 

Mon frère Jean m'écrivait, la dernière fois, le message suivant: "Nicole, tu blogue quand tu veux mais tu arrêtes de cracher sur la famille ou on va te montrer que dans le mot Ferroni y' un peu de racine sicilienne...
Nous insistons pour que dans tes prochaines chronikoles il y en ait une ou eux à la gloire des Ferronis"

 

Il a pas tort, je voudrais pas qu'on croit que je crache sur la soupe qui m'a fait si bien grandir.  

Donc, pour éviter toute confusion, je tiens à le dire : malgré tous les défauts qui la sépare de Caroline Ingall's,  ma mère est une bonne mère.

 

           Mères imparfaites, rassurez-vous, l'amour est ailleurs que dans les choses "bien faites".

 

 

 

 La fin de "la petite maison de la prairie" est à la télévision, ce que la fin des dinosaures est à l'histoire de la vie?

Une fin brutale suivi d'un renouveau sans pareil... Oui, on ne vivra plus dans l'ombre de Caroline...

"Since you've been gone, i can breath for the first time.."..."Depuis que tu es partie, je peux respirer pour la première fois"...yeah...

 

 

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