Pour éviter les fâcheux malentendus, il ne suffit pas de bien tendre l'oreille à ce qui dit l'autre... Il faut aussi savoir faire preuve d'un peu de finesse.
Par exemple, il y a trois jours, le soir du réveillon de Noël, ma belle-soeur Nathalie me dit, à un moment :
"Nicole, tu peux jeter un oeil sur Tessa*, s'il te plaît?"
* Tessa, c'est ma nièce, sa fille.
"Oui, oui, bien sûr..."
Devant cette demande aussi sadique que incongrue, je n'ai pas trop osé lui refuser cette faveur en ce fameux merveilleux soir de Noël, où il est important de faire passer les souhaits de son prochain avant les siens. Du moins d'essayer.
Alors, prenant mon courage à deux mains et une tenaille dans l'autre, je me suis enlevé un globe oculaire, et comme demandé, je l'ai jeté sur ma nièce.
Sans surprise, mon oeil a rebondi. Il a fini par rouler au sol, et puis a achevé sa course sous un meuble de la salle à manger.
Et merde.
Une fois que je n'avais plus qu'un oeil, je ne voyais pas trop à quoi ce procédé avait servi...voire, je ne voyais pas trop, tout court.
Après, dans un moment de perplexité ou de lucidité, je me suis dit que, peut-être, ma belle-soeur m'avait plutôt demandé :
"Nicole, tu peux jeter un oeil à Tessa, s'il te plaît?"
Parce que c'est généralement la formule qu'on emploie dans les bouches-du-rhône, de façon plus courante...
Alors du coup, après un peu de réflexion , c'est finalement l'oeil de ma nièce que j'ai jeté...enfin, l'oeil "à ma nièce" on dira par chez moi...
Mais une fois que, elle et moi, on n'avait plus qu'un seul oeil, j'ai vu dans le regard horrifié de ma belle-soeur que j'avais apparemment mal compris sa demande...
Des fois, on croit bien faire...
En même temps, c'est facile de faire un regard horrifié quand on a encore ses deux yeux...alors hein...
(Désolée...la vérité, c'est que à la base, c'est pas du tout de ça que je voulais écrire dans ma chronique du jour, mais mon esprit a dévié...c'est pas grave...quoique... bon, en tout cas, vous aurez la vraie histoire une autre fois...)