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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 20:37

speleo.jpgMon père n'est pas un chat.

Les chats ont 9 vies.

Seulement.

Alors que mon père....

 

 

Donc, pour ceux qui aurait raté le compte entamé, nous en sommes à 2-0 pour le moment, pour mon père, puisqu'il n'est ni mort explosé par une grenade, ni noyé dans un naufrage.

 

Suite du match entre mon père et la grande faucheuse:

 

 

Il était une fois mon père en provence.

A cette époque, mon père était un peu plus jeune qu'il ne l'est maintenant (et a bien failli le rester indéfiniment, gravé sur une plaque de marbre). Environ la trentaine, je crois.

Il était parti, comme souvent à cette période là, faire de la spéléo avec des amis à lui, dans les grottes, gouffres et crevasses qui creusaient les roches calcaires de sa région provençale.

Avec trois de ses compères, il s'était ainsi mis en tête d'explorer une des galeries rocheuses qui entaillait le massif de la Ste Baume.

 

Le jour arrivé, tous partent chargés de matériel (cordes, lampes, mousquetons, casques, piolet, baudrier...)  à l'assaut du gouffre étendu à ciel ouvert.

Les conquistadors, ainsi vêtus, s'apprêtent à partir, puis à descendre dans ce creux, quand soudain il se met à pleuvoir.

D'abord des petites gouttes puis des grosses (des bonnes grosses gouttes dignes des pluies de par chez nous).

Rien de bien méchant, mais l'eau ruisselle, se mélange à la terre au sol, il se forme de la boue, toutes les parois deviennent un peu glissantes, casse-gueule...et les quatre hommes ont du mal à voir où ils vont.

Ils se guident mutuellement, tatonnent le terrain, essuient leur front trempé, descendent péniblement, et essayent d'éviter qu'un faux pas ne les fassent se fracasser un peu plus bas.

Leur progression incertaine finit quand même par aboutir: descendus bien bas, ils sont à l'abri de la pluie.

 

Tels des spéléologues amateurs de spéléologie, les 4 gonzes avancent tranquillement dans les galeries souterraines (galeries qu'ils connaissent quand même un peu, soit pour les avoir étudiées, soit pour les avoir pratiquées auparavant), allant à la force de leurs bras, leurs jambes, et leur mental, de tuyau en tuyau, de tunnel étroit à conduit escarpé jusqu'à ce que, à un moment donné, ils arrivent dans une espèce "salle" rocheuse, un vaste espace où il fait bon respirer et s'assoir.

Les 4 masochistes (oui, parce qu'il faut bien être masochiste, à mon avis, pour s'enterrer, de son plein gré, sous plusieurs milliers de tonnes de roches) décident donc de s'installer là pour casser la croûte.

Chacun pose son sac, pose son cordage, enlève son casque, défait l'attirail, puis sort de son sac son sandwich, sa bouteille, sa gamelle.

Les quatre hommes, un peu fatigués de la "marche" tchatchent tout en partageant le pain.

Blablabla...euh....blobloblo...Bloblobloblo.....

(quatre hommes qui tchatchent, ça fait souvent un bruit plus grave que blablabla..) 

 

Alors que les mousquetaires sont en pleine discussion, un bruit sourd s'installe en fond sonore... Ou plutôt deux bruits sourd.

D'abord un vrombissement : BrrrroooOOOOOOOOURRRRRR... suivi ensuite d'un bruit plus aigu: viiiiiiiiisch...

Les hommes papotent encore quand soudain, le bruit se répète.

L'un d'entre eux finit par attirer l'attention du petit groupe sur la symphonie calcaire qui est en train de se jouer:

"Ho, écoutez...ho, mais tais-toi, deux secondes, et écoute...

(BBrrrrrrrooooOOOOuuRRR....)

C'est quoi ça..? Vous l'avez entendu?

- Ouais...Ma foi... Chuut... Ah ouais, ça reprend...

(BrrrrooooOOOOOOOOOuuUUR......Viiiiiiiiiiiiissssschhhh.....)

Mais qu'est-ce-que c'est ce bordel?

 

Tous se taisent.

Et écoutent.

Une minute, peut-être deux s'écoulent.

Les deux bruits reprennent mais se rapprochent.

Le vrombissement résonne, suivi du sifflement tenace.

 

- Ca fait comme un bruit d'eau, on dirait...

- Attends, mais attends... Merde...c'est... Merde! MERDE!! Oh, putain! Oh, putain, les gars!!! C'est les siphons qui se remplissent ça!!! Magnez-vous!!! MAGNEZ-VOUS!!!

 

Les siphons étaient en train de se remplir.

 

En effet, pendant que ces messieurs étaient sous terre, la pluie n'avait cesser de tomber.

Par averses, à grand coup de seau d'eau célestes, l'eau était tombée et s'était infiltrée dans crevasses qui s'ouvrait à ciel ouvert. Plusieurs milliers de litres d'eau  venaient de s'engouffrer en quelques heures dans les galeries souterraines.

Minute après minute, la vague piégée sous terre remplissait chaque "salle" rencontrée sur son passage, et chaque "remplissage" faisait trembler les parois de la cavité (BrrrrooooOOOOOOUR). Dès que l'une était pleine, l'eau finissait par se vidanger dans la suivante, passant par le conduit le plus proche et provoquant un sifflement aigu...(viiiiiiissscchhh...).

 

ALLEZ, BORDEL!! MAGNEZ-VOUS!!!

 

Sans chercher à comprendre vraiment les dires du sonneur d'alarme, les  3 autres se précipitent sur leur affaires éparpillées sur le sol. Dans la panique, les  quatre se bousculent, trébuchent, se gueulent dessus.

- Laisse tomber la bouffe!!! Il faut qu'on dégage! Prends ta lampe! Ne prends que TA LAMPE!!! MAAAAGNE!!

 

Les deux bruits reprennent, plus fort, plus proches.

Les quatre hommes se dépêchent. Ils ont très peu de temps, ils le sentent. Ils sont sur le passge de la vague.

Ils ne peuvent pas repasser  par leur chemin d'arrivée, ils passent donc par l'autre coté. Ils se hissent, grimpent, se faufilent, s'écorchent sur les parois rocheuses, se dégagent comme ils peuvent des conduits serrés, se poussent, se tirent, s'extirpent de la roche, y laisse de leur peau pour sauver la leur.

La sortie est proche, ils le savent, mais les bruits persistent, s'intensifient.

 

Allez, allez, allez!!! Putain, dépêche-toi, merde!

 

La sortie est à quelques mètres.

La vague aussi visiblement.

 

Les quatre jouent des coudes et jouent leur vie. Ils accélèrent comme ils peuvent leur progression vers la sortie. Le premier aperçoit la fenêtre de lumière.

 

 C'est bon, c'est bon, on y est!! Dépêchez- vous!!

 

Le premier se débat presque de la galerie pour en sortir. Et de un.

Suivi de près par le second. Ouf.

 

Les deux premiers se retournent vers le trou et appellent les deux autres: "Allez, allez, dépêchez vous!!!

 

Et de trois. Puis de quatre.

 

Ouf. Les quatre ont à peine le temps de se redresser, de reprendre un peu leur respiration, et de compter jusque'à 20* que...

20, 19, 18, 17, .....8, 7, 6, 5,4, 3...2....1... VLAAAAAASSCH!!!!

* là, peut-être, je mens...je sais, ça fait très film américain...mais dans la bouche de mon père aussi, ça sonnait très américain... Le souci, c'est que d'habitude, j'ai mon père sous la main pour extorquer des infos si besoin, mais là, mes parents sont partis à Tahiti pour un mois, alors bon.... Cela dit, je sens qu'en plus des perles noires, ils vont ramener des chroniques bien fraîches... Parenthèse terminée.

 

L'eau jaillit.

L'eau jaillit et se répand à coup de centaine de litres sur le sol, étalant dans sa course toutes les affaires volées, un peu plus haut, aux spéléogues piégés.

Le casse-croûte en charpi, des mousquetons perdus, des bouts de corde...tout a été emmené, lessivé par la vague...

Tout vient d'être projeté au sol, entraîné par les flots...

La cascade improvisée persiste un temps, faisant jaillir l'eau à plusieurs mètres du point de résurgence... puis doucement la source folle s'affaiblit...

Et dans l'eau boueuse, flottent les affaires malmenées des quatre spéléologues...

mais pas les spéléologues eux-mêmes.

 

 

Le lendemain, le journal local titra "Quatre jeunes spéléologues échappent à une mort atroce".

Et ma grand-mère engueula mon père.

 

Bref, bilan de cette aventure:

Jo l'embrouille: 3 - la grande faucheuse: 0

 

 

Cela dit, entre nous, deux remarques:

1) On appréciera l'originalité du contexte quant au mode de mort tenté.

Autant mourir noyé dans un naufrage en pleine mer, c'est  banal... autant, mourir moyé au sommet de la Ste Baume, ça l'est moins.

 

2) Note à moi-même: il vaut mieux éteindre le feu sous la casserole (qui était censée réchauffer la soupe de poisson) AVANT d'entamer la rédaction d'une chronique comme celle-là...

Heureusement que j'ai pas fini le pack de soupe et que j'ai d'autres casseroles à faire brûler.

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 10:42

reebok.jpgJe les ai depuis 21 jours. Elles sont dégaine, elles sont chouettes comme tout, elles sont rouges et pleines de charme, on dirait des coquelicots qui ne fâneraient pas. Elles ne se la pètent pas, non, il y a ni talons, ni boucle, ni bride, mais des lacets, une belle languette: ce sont des belles baskets.

Des belles baskets rouges.

Des fucking belles baskets rouges.

 

 

Je les ai rencontrées rue de Rome: j'étais à pied, je me dirigeais vers le centre ville, je passais devant une vitrine comme devant les mille autres précédentes, et là mes yeux se sont posés sur elles (j'ai bien dit mes yeux, et pas mon regard... je les ai regardé de tellement près que j'avais les pupilles posées à même le cuir de ces belles godasses...).

D'ailleurs, entre nous, dans godasse, il y a "god"...god father, il y a dieu...un peu de dieu le père... enfin, dans ces chaussures, il y a un truc de divin, quoi... (ceux qui pensaient à autre chose, feraient bien de me ranger vite fait ces pensées... je ne ferai rien de bizarre avec ces chaussures, quand bien même je les aime autant qu'un animal de compagnie...). Cela dit, dans godasse, il y a "ass" aussi... et c'est vrai que j'en ai du cul de les avoir trouvées.

 

Enfin bref, en tout cas, je ne les ai pas acheté tout de suite. J'ai attendu 2 jours.

A cause du prix (70 euros... alors qu'elles sont plus en plastique qu'en animal mort), et de leur provenance.

 

Made in Vietnam.

 

C'est ce qu'il y a écrit sur la languette.

Made in Vietnam.

 

Ca tombe mal. J'essaye d'arrêter.

 

J'essaye d'arrêter l'achat de trucs qui sont pas très bons pour les humains de ce monde...

 

Genre les fraises d'Espagne, les biscuits à l'huile de palme (la plante...quand même), les habits de Chine...qui finissent d'une façon ou d'une autre par exploiter ou affamer quelqu'un.

 

Or, il est à peu près clair que ces belles baskets, comme toutes les autres, sont faites en cuir d'ouvrier asiate.

 

Le tout tissé à la fatigue, et à la sueur de pauvres gens aux yeux bridés.

 

Ce n'est d'ailleurs sûrement pas pour rien que maintenant ils ont les yeux bridés...

Avant d'être exploités, ils devaient tous avoir des yeux comme dans les mangas: grands, limpides, écarquillés en permanence...mais à 15h de travail par jour, sous un néon de lumière terne, j'aimerai bien nous y voir, voir si nos yeux ne finiraient pas par se brider de fatigue.

 

Oh my god...ass... le cul de Dieu...

C'est affreux. Au moment où j'écris (dimanche 26 septembre, 11h55)  je viens de regarder un peu sur le net ce qu'il en était des  chaînes de production Reebok.

J'ai vu un article avec comme intitulé:

"Reebok a institué depuis 1992 une charte sociale – « Human Rights Production. Standards » - applicables à tous ses fournisseurs. Ce code ressemble au code ..."

 

J'ai bien failli tressaillir de joie, modifier un peu promptement l'intitulé de mon article (le non-dilemme de mes chaussures rouges, ou la gentillesse intense de mes pompes...) mais à la lecture attentive de cet article, c'est assez  affligeant...

 

En page 5 du joli pdf que voilà, on parle de Dita Sari et des raisons qui l'ont poussée à refuser le Reebok Human Rights Award.

Pourtant "Reebok Human Rights Award"... voilà un joli nom de prix qui donnerait presque confiance à n'importe quel acheteur comme moi... Heureusement, Dita m'explique.

 

En extrait de ce document que je vous conseille de lire:

"En 1995, j’ai été arrêtée et torturée par la police après avoir organisé une grève suivie par 5000
travailleurs dans l’usine Indoshoes Inti Industry. Les travailleurs réclamaient une augmentation
salariale (ils ne recevaient que US$1 pour 8 heures de travail par jour), et le droit à des congés de
maternité. Cette usine était implantée dans la partie ouest de Java, et produisait des chaussures
pour Reebok et Adidas. J’ai vu de mes propres yeux comment les patrons de ces usines traitent les
travailleurs et recourent à la police pour réprimer les grévistes."

 

J'avoue que quand ce matin, j'ai décidé de faire un article sur mes chaussures, je ne m'attendais pas à trouver de telles "preuves"...les faits aussi accablants de mon préssentiment.

 

 Mea culpa, Dita.

Mea très très culpa.

 

Moi, à l'autre bout de la planète, j'ai eu envie d'avoir ces chaussures là, parce qu'elles étaient funky, autrement plus funky que ces chaussures d'adultes que je m'oblige à mettre quand je deviens "Madame Ferroni".

J'ai eu une crise de besoin de funky-groovy-smoothie-popopopop...

 

ma foi, une semaine que je me déguisais chaque matin en adulte, c'est coûteux.

Dieu, que c'est dur de faire l'adulte quand on n'est pas prête à le devenir.

 

Assumer le fluo, les imprimés coeurs, ou têtes de mort, les rayures, les pois, l'imitation léopard... tout ça, sur une seule tenue, un même jour, ça ne m'est pas difficile. Mais bordel, un pantalon simple, un haut gris, des chaussures classiques...quelle épreuve...

 

" Ca y est, tu t'es déguisé en enseignante..?". C'est ce que me dit parfois ma mère quand elle me croise, le matin.

La voix de la raison (déraisonnée parfois). C'est exactement ça.

Moi, quand je vais au travail, je me déguise : je mets un costume qui n'est pas le mien. Un costume qui n'est pas moi.

 

Qu'il est parfois dur le chemin qui mène à soi-même.

 

Aussi, quand j'ai vu cette paire de chaussures rouges flashy, et que finalement je les ai essayé, que je les ai vu à mes pieds à la place de mes bottes de shérif, à talon plat et massif... je peux le dire: je me suis sentie bien dans mes pompes.

Dans tous les sens du terme.

Ces chaussures, on dirait le prolongement naturel de mes vrais pieds... si, si, la mecque, c'est vrai...

 

Alors, je les ai acheté, malgré mes bonnes résolutions de non-cautionnage de mauvaises choses sur ma planète.

 

Ca, c'est un dilemme.

 

Encore pardon, Dita.

 

Je sais que ça te faire une belle jambe, même très très belle (avec un beau mollet, une belle cuisse, tout ça) mais je t'assure que je pense aux autres et à toi, quand j'ai mes pompes...

 

Mes pompes funèbres.

 

 

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 23:14

parachustismeBon, déjà, un indice: pas les baleines.

Parce que, d'un, les baleines, ça habite pas sur terre, et de deux, parce qu'elles ont même pas de pieds.

Donc non, c'est pas les baleines.

 

Après j'hésite...entre elle, et...lui.

Les deux peuvent y prétendre, en fait...

 

Ce que je vais faire, c'est que je vais vous laisser décider, d'après les faits originels.

 

 

Il y a environ 25 ans, alors qu'elle était maman de quatre enfants (une bébé toute neuve de 2 ans , une gamine de 10, et deux fistons de 15 et 17 ans), ma mère décida de se remettre au parachute.

Et oui, parce que, on a vite fait de s'ennuyer quand on a que 4 enfants en charge... Une fois que tu les as nourri, pourri, lavé, amené, au foot, à la danse, chez les scouts, chez Isa, que tu les as changé, bercé, soigné, douché, mouché, couché, bouch..euh..non, pas bouché, que tu les as consolé, consolidé, recousu, écouté, embrassé...tu fais quoi?

Et ben, du parachute.

 

Ma mère était donc partie parachuter, avec des amis à elle, au dessus des plaines marocaines des environs (puisque, à cette époque là, nous habitions au Maroc).

 

Comme toujours, ce jour-là, comme à chaque fois qu'elle fait du parachute, elle met bien son parachute sur le dos, elle enfile bien son casque, elle fait tout comme on lui a appris, et une fois, qu'elle est dans le petit avion qui est les airs, que tous ses camarades sautent dans le vide, et qu'il faut qu'elle se jette: elle se jette.

 

Elle se jette, et elle se met comme on lui a expliqué...enfin, presque... à peu près..ouh la...euh..non pas comme ça...ouh lalalala..oooooooh...mince...non, pas comme ça...aaaaaaah...Oooooouuuuuuuuuuh lalalala...

 

Et voilà que la cascadeuse improvisée, la princesse des airs, la space-fridou finit par se rendre compte que la voile de son parachute s'est effectivement un peu mal déployée, et que du coup, elle a un peu dérivé du point d'arrivée initialement prévu (la base aérienne).

Avec un peu de courage et beaucoup de chance, elle finit par atterrir tant bien que mal dans un...terrain vague, du moins un vague champ..ou un champ de terre.

 

Ouf, elle a les pieds sur terre.

 

Empêtrée dans sa voile et ses cordages, elle tente de remettre un peu d'ordre dans son matériel, et dans sa tête (qui lui a effectivement beaucoup tourné durant cette descente sportive) et, alors qu'elle démêle le tout, s'approche d'elle un homme qui visiblement habite la petite maison qui est là, juste à côté.

 

" Madame, ça va??

- Oui, merci... j'ai eu un problème, en fait... normalement, j'aurai pas du... enfin, bref, en fait, je me suis... pfffffiou..j'ai eu peur..

- Et oui, ti as eu peur... Ci très dongereux ce que ti fais....mais qu'est-ce-que ti fais aussi, là? Ci très très dongereux...

- Et oui, des fois, le parachute...Des fois, ça se passe pas comme prévu...

 

L'homme la regarde les sourcils froncés. Il l'aide à ranger sa voile, et tout en la chargeant dans sa camionette, l'homme dit à ma mère...

 

" Mais, dis-moi, madame... Ti n'as pas les onfants?

- Si, si... j'ai des enfants, ils sont à la maison, là..

- Quoi?! Ti as les onfants, ils sont à la maison, et toi, ti viens te jeter dans le ciel??! Mais, qu'est-ce-que ti as besoin de te jeter dans le ciel..

- ...

- A quoi tu ponses? Toi, ti viens ici, tu fais coumme l'oiseau...alors qu'il faut s'occuper di la maison, chez toi, di la famille, di bien faire que tout est bien chez toi..! et pas faire n'importe quoi, et sauter comme ti as fait, toi, là, dans le ciel...

 

L'homme déconcerté par cette pauvre européenne en perdition sur son terrain, tombée du ciel et voire, tombée du nid, a fini par ramener cette drôle de femme aux cheveux blonds à bon port, tout en profitant des 5 kilomètres qui séparait son terrain du petit aéroport pour la sermonner. 

 

A bien y réfléchir, c'est peut-être pas la place des pieds qui importe...

 

On peut avoir les pieds sur terre, et la tête dans la lune.. Ca demande juste d'avoir un vachement long cou...

 

 

 

 

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18 septembre 2010 6 18 /09 /septembre /2010 08:09

Nd-garde.jpgIl était un jour où Dieu (le père) vint à Marseille, en visite à la bonne mère de son fils (bonne mère qui, en fait, n'était pas sa femme à lui....oui, je sais, c'est pêché...mais Dieu, il a le droit).

 

En marchant dans les rues et boulevards de cette cité, Dieu constata avec stupéfaction et désarroi l'état de déboire de cette ville et de ses habitants:  l'argent sale y était blanchi sous couvert de travaux publiques qui n'en finissaient plus, les chiens y faisaient exprès des cacas au milieu de trottoirs (et non au bord), et les autochtones ne cessaient de se souhaiter de niquer leur race, leur mort ou à défaut, leur mère...

 

" Il faut que cela cesse" se dit Dieu, en son fort intérieur (qui était d'ailleurs très très fort,  l'intérieur, puisqu'il était Dieu)

 

A l'image des dix plaies d'Egypte où Dieu avait fait pleuvoir successivement des grenouilles, des sauterelles, la mort,  des ulcères, de la grêle... sur des pauvres égyptiens sans défense, il décida de faire abattre sur Marseille dix fléaux "pour leur apprendre à vivre" disait-il.

 

Dieu s'était mis en oeuvre dans son atelier cherchant les sorts les plus appropriés pour ces phocéens égarés. Il se mit à concocter des fléaux qu'il prévoyait de jeter successivement sur le sol aride de Provence.

 

 

Premier sort, sorti du four divin:

"A toi qui pille, salit, et ment,

toi qui ne respecte ni ton prochain, ni ton précédent,

tu perdras le commandement de ton volant"

 

 

Et bien que ce premier sort fut jeté avant même que n'existent les volants et les voitures, les marseillais se mettaient déjà à mal conduire...

En effet, depuis ce jour du fameux premier fléau, les marseillais préhistoriques se sont mis à faire n'importe quoi avec leurs montures...

Ils se tamponnaient les chevaux à chaque carrefour, ils se coupaient les priorités à chèvre (car avant, quand la droite n'existait pas, c'est les chèvres qui passaient en premier) , et enfin, ils laissaient parfois leur boeuf en warning, sur le bord de la route, pour s'acheter des clopes. Alors, tous les autres mecs de derrière lui insultaient sa mère ( au boeuf... pas au conducteur, parce que le conducteur, à l'époque de la préhistoire, il était très très balèze).

 

Et c'est avec une grande désillusion que Dieu constata que sa leçon avait été un échec...

"Je leur lance un sort pour les punir de leur grossierté, et au lieu de se repentir, ils utilisent ce prétexte pour l'être encore plus...."

 

Qu'à cela ne tienne, Dieu s'appliqua à fabriquer un dieuxème sort (c'est comme un deuxième sort, mais en plus divin).

Dieuxème sort:

" A toi dont l'esprit se perd dans la déraison,

ton âme n'aura désormais qu'une seule vision,

onze hommes qui, comme des planètes,

gravitent autour de l'astre-conquête"

 

Et c'est ainsi que Dieu inventa l'OM...

 

Il pensait écarter les marseillais de tout chemin perfide. Obnibulés par un ballon rond, il pensait que les marseillais ne chercheraient plus ni à se traiter les uns les autres, ni à provoquer le mal dans le coeur d'autrui.

Mais hélas, là encore, Dieu avait sous-estimé l'état avancé de débauche des marseillais, qui dès lors que l'OM fut créé, se sont empressés de fabriquer des slogans à la mesure de leur attitude...

 

Ainsi  les 60 000 marseillais assis dans le stade vélodrome suggérèrent, par exemple, tous en coeur, à l'équipe d'adversaire qu'ils étaient des "ho hisse, enculés!" .

Pourquoi "Ho, hisse"..? C'est incohérent, je sais, mais que voulez-vous, la linguistique marseillaise ne s'explique pas, elle se constate... donc, un adversaire à marseille, c'est pas un enculé, mais un ho-hisse-enculé...

Par ailleurs, pour ne pas laisser en reste l'arbitre (qui certes n'est pas de l'équipe adverse mais qui n'est pas non plus aux couleurs de l'OM)  les 60 000 supporters entassés proposèrent gentiment à sa femme de sucer leur bout...si, si, je vous le jure... 

 

A l'ecoute de ces chants mélodieux des South Winners, des MTP, des Ultras, etc... Dieu décida que c'en était trop.

Choqué de voir comment les marseillais avaient, une fois de plus, détourner son fléau à leur profit, il décida de sévir. C'est ainsi qu'il jeta un troisième sort, un fléau d'envergure:

 

Plus belle la vie.

 

 

"Aaaaaaah!!!", "NooooooOOOOOOOON!!!" .... "C'est atroce!!", "Au secours!!!!"

 

La ville et ses habitants étaient tous terrassés!!

 

Ahaaa...Dieu venait de trouver le seul fléau à la mesure de la déchéance des marseillais....

 

Cette série retournait,  par son incohérence et son sens aiguisé du n'importe-quoi, tous les repères fondamentaux des marseillais:

- le plan de la ville y était bouleversé: le quartier du panier se retrouvait accolé à la pointe rouge, le cours Ju devenait mitoyen du Pharo....

- les autochtones y parlaient avec un accent d'aixois, ou pire de parisien (alors que, comme tout le monde le sait, depuis le deuxième sort, le coeur de chaque marseillais chantait : Paris, Paris...on t'....)

- leur quotidien ne cessait d'être envahi par des produits dérivés ou des emboucanages divers...

 

Hélas, dans son oeuvre, Dieu avait omis de délimiter correctement le champ d'action de ces sorts, ce qui fait que malheureusement, même les pennois, les bédouliens, les aubagnais furent touchés.

 

Voilà pourquoi ce dernier mercredi soir, alors que j'étais partie d'Aubagne à 19h30, je n'arrivai qu'à 21h chez les amis chez qui je devais manger...

Oui, parce que, après avoir bravé, sur l'autoroute, le bouchon du à un l'accident, entre deux "as" du volant (premier fléau), puis le bouchon du au match de l'OM (2ème fléau), j'ai mis plus de 25 minutes à trouver une place de parking dans le quartier d'Endoume...

et pour cause...

Une bonne part du quartier avait été "bouclée": les rares endroits où l'on pouvait se garer étaient tout enrubannés et décorées de panneaux "interdit de stationner sous peine d'enlèvement par fourrière".

Au bout des 25 minutes, je me suis souvenue de l'enseignemet du premier fléau et j'ai enfourné ma voiture sous l'un des beaux rubans, comme les autres délinquants de ma ville.

 

Un homme s'est approché: "Vous pouvez pas rester là, madame..."

- Pourquoi?

- Y a un tournage de "Plus belle la vie" qui va se faire...

 

Un fléau, je vous dis...

 

Heureusement, le tournage ne commençait qu'à 5h le lendemain, j'ai donc eu le droit d'y rester le temps du repas (je pense que Dieu a eu pitié parce que je suis d'Aubagne).

 

Et voilà.

Une chose qui ne se sait pas , c'est ce qui s'est passé ensuite...

 Il paraît, en effet, que Dieu, ayant trouvé de quoi faire se repentir les marseillais, alla à son tour faire une promenade sur le Vieux-port, avec son fils.

Il paraît qu'on leur servit un pastis chacun, à leur insu, et que grisés par l'alcool et le contexte, non seulement Dieu le père oublia en route de fabriquer les 7 autres fléaux, mais en plus, tous deux se mirent à faire comme les autres émêchés des alentours qu'ils cherchaient tant à remettre dans le droit chemin.

- Oh..  fils... Oh, j'y crois pas... t'as fiiiini toutes les olives... t'es un ré...un ré...un réné...ma parole...

- Moi, un réééééné? sur la vie d'ma mère...c'est pas moi, c'est...c'est toi, le réné... T'sais quoi? Ta mère...

- Hahaaa...m'en fous, j'en ai pas, de mère.... Et toi, t'sais quoi? Va plutôt...hein...tes morts...

-  Hahaha... t'es trop laid, père... moi, mes morts, je les ressuscite...

 

 

Donc surtout, faites très attention, si vous ne voulez pas être obligé de regarder "Plus belle la vie" chaque jour de votre vie plus belle: on sous-estime trop souvent le pouvoir d'action de la cité phocéenne...

 

 

 

 

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14 septembre 2010 2 14 /09 /septembre /2010 06:35

moi par BiBoune modif1-copie-1"Nicole, dis-moi... il paraît que tu racontes partout comment j'ai abandonné mes fils à la plage"

"Euh...quoi?moi?...euh...non..."

 

Bon, étant donné que je trouve la position du mensonge très inconfortable, il faut impérativement que je rectifie le tir:

Ma mère n'a pas abandonné ses fils à la plage.

 

Je m'explique.

 

 

Alors que nous habitions au Maroc, et que je n'étais âgée que de quelques mois, mes parents sont allés, un jour comme tant d'autres, profiter d'un bout de plage avec un couple d'amis à eux.

Eux aussi venaient d'avoir une petite fille (Clara) dont l'âge devançait le mien de quelques mois.

 

Alors que nos pères (Jo, le mien, et Daniel, celui de Clara) étaient partis en vadrouille non loin de là, probablement pour discuter en tête à tête avec des poulpes, nos mamans (Fridou, la mienne, et Anne-Marie, celle de Clara), elles, s'étaient mises à discuter de bonnes résolutions post-grossesse, et donc, de footing notamment.

"En même temps, avec une belle plage de sable lisse s'étendant à perte de vue comme celle-là, ça pourrait être  le moment idéal pour un bon petit footing..." avait du penser l'une des deux*.

* j'ai mon avis sur l'identité du "cerveau" de ce plan.

 

Les deux femmes considèrent la situation:

Certes, elles ont deux gamines en bas âge, mais les deux gigotent tranquillement dans leur couffin respectif duquel elles ne peuvent pas partir.

 

"Avec Anne-Marie, on s'était dit que de toute façon, vous pouviez pas aller bien loin...deux bébés dans un couffin..."

 

Les deux trentenaires tentent de localiser leurs maris: ils ne sont pas très loin, mais bon, assez pour que les deux mamans aient la flemme d'aller les voir pour les prévenir du footing.

"Ils finiront bien par s'en rendre de compte si il y a un souci...."

 

Elles jettent donc un dernier coup d'oeil sur leur filles, de rose et de grosses joues vêtues, avant d'entamer leurs petites foulées.

 

Et comme la maladie d'amour, elles courent, elles courent...

Ffffou-ffffou...(petite foulées)... ffffou-fffffou.... Fffffou-Ffffffou....

 

Puis comme une chanson populaire, elles s'en vont mais elles reviennent.

 

A leur retour, la silhouette de Daniel énervée se tient face à elle.

C'est un Daniel furibond qui les accueille (avec des mots qui ressemblaient plus ou moins à ça):

"NON MAIS CA VA PAS ?!!!  Vous êtes complètement inconscientes, ma parole!

 Vous pensez à quoi, là?!! Vous laissez seules, les deux gamines, sans prévenir... et vous partez... Vous allez faire...du footing!! Non, mais , je rêve...pffff... inconscientes...vous êtes complètement inconscientes..."

- Ben...qu'est-ce-que tu veux qui leur arrive...elles peuvent pas sortir de leur berceau, là...

- Mais enfin... mais...mais c'est pas vrai... Cinglées, vous êtes cinglées... Vous posez vos deux filles là, vous allez courir et vous vous dites pas, à un moment donné, que peut-être la marée va remonter... Non... Non, vous êtes au bord de l'Atlantique, mais ça vous effleure pas l'esprit... Vous pensiez quoi?que l'eau attendrait tranquillement que ces mesdames aient fini leur footing, avant de remonter....."

 

Ma mère confie maintenant au sujet de cet épisode :"C'est vrai que nous, à l'époque, on avait pas vu ça comme ça".

 

Heureusement le footing a été court. Mais si il leur avait pris l'envie de devenir marathonienne, alors Clara et moi, on aurait peut-être été emportées par les flots, on aurait été (comme Moïse) recueillies par des pharaons ou alors, on se serait fait adoptées par un famille de calamars., et il nous aurait poussé des branchies... mais pas des branchies moches, non, des branchies branchées...

 

Bref, tout ça pour dire que, mea culpa, il faut que la vérité soit rétablie:

Non, ma mère n'abandonne pas ses fils à la plage.

Elle n'abandonne pas QUE ses fils, elle abandonne ses filles aussi...

 

 

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 21:52

saucisson.jpgDans la famille, la ruse, c'est comme les sourcils épais: ça s'hérite de père en fille (et inversement).

Prenons le cas de mon père (pour changer un peu...)

Cet homme, qui traque et débusque les promotions les plus plus cachées de n'importe quel  supermarché,  ne serait pas si rusé si sa mère, elle-même, ne l'avait pas été avant lui...

De la même façon qu'elle ne l'aurait pas été, elle, si son propre père n'avait pas été un fin filou à la génération précédente.

On pourrait raisonnablement se dire que cette situation  présente essentiellement des avantages... permettant une bonne répartition de malins dans les diverses branches de l'arbre généalogique.

 

Sauf que lorsque deux générations vivent sous le même toit, il faut savoir que celles-ci n'allient pas toujours leur ruse pour tromper autrui...Non, il se produit parfois une compétition de ruse entre membres d'une même famille, une course sans fin dans laquelle chacun tente de prouver qu'il bernera mieux son prochain que lui-même...

 

Exemple d'escalade de filouterie familiale:

 

Mon arrière-grand-père paternel (le père de grand-mère paternel pour être précise) était un grand amateur de saucisson.

Il avait donc, dans sa cuisine, un saucisson bien sec, suspendu au mur par une ficelle, et de temps à autre, quand le saucisson lui faisait de l'oeil, il s'en coupait une petite tranche fine.

 

Mais malheureusement , il semblait ignorer qu'un loup était dans la bergerie...

 

En effet, sa fille (ma grand-mère) était elle aussi une fine amatrice de saucisson, et sous ses airs de fille bien élevée, il lui arrivait de voir ses canines pousser sous l'appel de la charcuterie bien faite.

Ainsi quand son père n'était pas dans les parages, elle se coupait, elle aussi, une tranche fine de saucisson, de temps à autre, par gourmandise.

 

Voyant, de jour en jour, le saucisson diminuer de taille de façon anormale, le père finit par avoir des soupçons  concernant des "ponctions inopportunes" de son met favori.

Afin de tester l'hypothèse selon laquelle il était bien la victime d'un racket saucissonier régulier, il eut la brillante idée de d'évaluer très discrètement la taille du saucisson par un petit trait au mur.

A la manière d'une toise où on note la croissance du petit dernier, mon arrière grand-père traçait, à chaque fois qu'il entamait le saucisson, un petit trait horizontal pour marquer le nouvel emplacement de l'extrémité de celui-ci .

 

 Et au fil des jours les petits traits se rapprochaient doucement du plafond en même temps que la taille du saucisson diminuait.  

 

Par cette méthode,i il était devenu aisé pour lui d'identifier tout vol de saucisson:

Si l'extrémité du saucisson ne coincidait pas exactement avec le dernier trait laissé, c'est que le voleur (euh...la voleuse...) avait encore frappé...

Son stratagème était radical.

Du moins, il le croyait.

 

Car sa ruse, comme son amour du saucisson (et ses sourcils brousailleux), coulait déjà dans les veines de sa fille... elle avait hérité de lui l'art d'avoir des idées lumineuses pour échapper à des situations gênantes.

 

Ma grand-mère remarqua le "truc" des petits traits. Sa fringale en était toute épinglée au mur.

 

Heureusement, elle eut un éclair de ruse... mettant au point une riposte digne de son père.

 

Effacer le trait et en tracer un nouveau?

Non, trop dangereux... cela pourrait se remarquer...

 

"Bon, ben, si le trait ne va plus à l'extrémité du saucisson...il faut donc que... l'extrémité du saucisson aille au trait. "

... héhé...pas folle la guêpe...

 

Consciente du système de surveillance que son père avait mis au point (et de ses failles), ma grand-mère eut la très bonne idée, après chaque vol de saucisson... de défaire le noeud à l'extrémité de la ficelle qui tenait le saucisson pour augmenter la longueur de celle-ci.

Ainsi, après chaque prélèvement saucissonier, elle rallongeait un peu la cordelette de façon à ce que le bout du saucisson entamé coincide de nouveau avec le dernier trait tracé au mur...héhé...la maline...

 

Pendant que son père "montait" les traits, tranche après tranche, la fille, elle, descendait la corde... jour après jour...

 

 

Ainsi, pendant un petit moment, les traits ont cessé de monter sur le mur de la cuisine, tant ma grand-mère s'appliquait à rallonger la ficelle pour cacher son vol de saucisson.

 

A dire vrai, je ne sais pas quand s'est terminée la lutte des stratagèmes...

Probablement quand la ficelle du saucisson, sans saucisson au bout, a fini..par pendre dans le vide... à l'emplacement du dernier trait. 

Mais bon, j'imagine bien que mon arrière-grand-père a du quand même se douter de quelque chose avant ça...rusé comme il était...

 

Bon, je suis désolée mais faut que je vous laisse, je dois aller "cracker" des données banquaires de la BNP...oui, parce que la ruse de père en fille, c'est bien, mais c'est pas avec des tranches de saucisson, que je vais me payer mon Porsche Cayenne moi...

 

 

 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 22:44

idiots.jpgBon, voilà le petit dernier de la catégorie "un dernier vers pour la prose!"

Il a été pondu dans le cadre d'un appel à textes sur le thème "idiot" .

Mais en fait, ça marche aussi avec le thème "l'amour rend aveugle?"...ou le thème "aspirer"...

...aspirer des miettes ou à un meilleur avenir...

Sinon,on peut aussi ne pas le ranger dans un thème. Attends, demain, c'est grève générale (celle de quand t'es gêné et que tu râles)...alors on peut bien le laisser tranquille même.

Allez ziou.

 

 

 

 

Une idylle d'idiots?

 

 

Elle est très idiote, et ça la rend très belle.

Elle est à la fois imbécile, stupide et bête.

Elle n'a inventé ni la poudre, ni le fil à couper le beurre,

et on le lui dit assez souvent, d'ailleurs.

 

«  Je m'en fous, moi, j'inventerai le fil à couper la poudre,

et ça, ça leur fera les pieds, à tous... ».

 

Certes, elle est très con, mais ça la rend jolie.

Elle est con comme ses pieds.

Oui, comme ses pieds à lui,

Car lui aussi, il est très bête...

Il est tout aussi idiot qu'elle ne l'est.

En lui aussi, tout est niais.

Le regard, les gestes, l'allure, la tête...

Tout. Vraiment tout.

 

Oui, ces deux là sont idiots et leur vie l'est toute autant...

mais cela ne les rend pas plus malheureux pour autant.

 

Par exemple, ils ont 8 aspirateurs, tous du même modèle...

car 8 fois, ils l'ont cru, ce saligaud de charlatan,

ce sale représentant qui jurait sur la tête de sa mère que:

 

«  Jamais, il n'y eut aspirateur aspirant mieux,

sur la tête de ma mère, si je peux me permettre, ma p'tite dame!! »

 

Alors, maintenant quand le p'tit couple idiot le croise, au gré du macadame,

ils ont, tous deux, un peu de pitié,

pour ce pauvre VRP:

 

« Ca doit lui faire beaucoup de mamans, non, au paradis..? »

 

Il n'y a pas à dire...

Ces deux-là s'aiment très fort, et sèment le trouble souvent...

Ils ont une façon bien à eux de cultiver le sentiment.

 

 

Par exemple, des lettres d'amour qu'il lui envoie,

elle ne lit que les virgules et que les points,

mais elle le fait toujours avec le plus grand soin.

« Parce que je préfère lire au calme » dit-elle.

 

De son coté, lui, quand il est invité à un méchoui,

il laisse toujours le mouton pour ne manger que les braises...

Ca lui met du feu plein les sourires.

Dans sa bouche alors flamboyante,

ses mots deviennent bouillants, et elle, elle l'aime quand...

oui, elle l'aime terriblement quand il fait ça.

Ca lui donne des envies... celle d'éteindre le feu de son amant...

parce que certes, elle est idiote mais elle n'est pas naïve...

 

Oui, ils sont idiots et leur vie l'est tout autant.

 

Et très souvent, en les voyant,

se promener, côte à côte,

dans la grand-rue, dans les gargottes,

les gens de la rue se tapent du coude:

« Pffff... Y en a pas un pour sauver l'autre...».

 

Sauver de quoi..? Personne ne le sait.

 

« Ils ont un cerveau pour deux, ces deux là..».

 

Non, imbécile, ils ont juste deux corps pour un seul coeur...

Mais c'est peut-être trop subtil d'être stupide, peut-être,

pour un quelqu'un comme toi..

Va-t-en donc faire ton chaland ailleurs, si t'es pas content...

 

Franchement...Pffff...des fois, je t'jure... je me retiens, de ne pas sortir de mon narrateur....

Des fois, j'ai envie de laisser mes histoires en plan, pour secouer les puces, voire coller des tartes aux ingrats que je croise... A moins de leur faire manger des tartes aux puces..?

 

Bon... parenthèse terminée... Où j'en étais?

Ah, oui. Je reprends:

 

Oui, certes, ils sont idiots mais ils s'aiment férocement..

 

Même que, des fois, ils se disent des trucs comme:

 

« Je t'aime, ma puce, comme un kebab, jour de grand'faim,

oui, je te ressens dans mes ossements,

et j'voudrais vivre au creux de tes reins.»

 

« Mais, moi aussi j't'aime mon loup,

j't'aime si fort que ça me fait comme des coups...

des coups qui me cognent à la place du môme dans le ventre,

ce ventre qu'on a laissé vide pour le moment... »

 

« T'inquiète, on le remplira, ma puce,

tu seras pleine de bébés, des dizaines,

que quand tu marcheras, ça fera comme un maracas.. »

 

Et un jour, alors qu'elle comptait le nombre d'aiguilles qui tournaient sur une seule montre, il lui a dit: « Marie, marie-toi, Marie, avec moi, Marie ».

 

Alors, elle lui a dit « Oui ».

En fait, elle aurait aimé lui dire quelque chose d'autre, quelque chose de plus beau, mais elle n'a pas trouvé quoi.

 

 

Mais qu'importe... le lendemain, il était debout devant la mairie, oui, debout,

deux bouquets à la main :

« Un pour elle, un pour moi,

et comme ça, ça nous f'ra tout plein de fleurs dans les bras. »

 

Elle, elle était belle comme une meringue tout droit sortie d'un four.

Elle a vu son homme en face, baigné par la lumière du jour,

beau comme un ticket de loto, gagnant,

et comme toute idiote, elle n'a regardé que devant,

mais ni à droite, ni à gauche, ni même ce camion 4 tonnes,

déboulant à toute berzingue,

droit dessus, sur la meringue.

Vroum... iiiiiiiiiiiiiiii... BAAAM!!! Sflaaasch...

 

Tout plate, l'idiote.

Tout démembrée, l'idiote.

 

« J'avais mis une belle robe blanche pour toi, mon amour... ».

 

Restent trois secondes de vie dans ses veines, à la belle, quatre tout au plus.

Juste le temps pour lui, de souffler à sa douce:

 

« Oui...mais...elle est encore plus belle, ta robe, avec...du rouge dessus ».

 

 

The end.

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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 17:27

lapin.jpg"C'est qui cette femme, Nicole?"

"Euh...elle, c'est ma mère..."

"Ah...On comprend mieux."

 

Nos parents nous inculque parfois des grands principes de vie qui, inconsciemment nous forgent, et nous permettent de progresser...

 

 

 

 

Ma mère, par exemple, elle a de très bonnes idées politiques et sociales:

- elle trouve que, pour ramener un peu de cohérence dans ce monde fou où la course à la richesse est une poursuite sans fin, on devrait instaurer un "smax" (l'équivalent du smic mais en version plafond maximal...).

Moi, je dis: "Elfriede, présidente! Elfriede Présidente!!"

 

"De toute façon, quand on gagne 100 000 euros, je vois pas comment on peut trouver le temps,

voire les moyens de les dépenser..." dixit Mme la Présidente

 

- elle pense qu'on devait avoir le droit de fracasser les vitres des gens qui ont garé leur voiture sur une place "handicapé", sans être eux-même handicapé...

"On devrait pouvoir leur casser les vitres... ça devrait être autorisé par la loi..."

"Bien sûr, maman... Comme ça, si c'est vraiment un handicapé qui a juste égaré son macaron, non seulement il a toujours cette joie d'être handicapé mais en plus il se retrouve avec une bagnole fracassée...mais légalement fracassée, bien sûr..."

 

Euh... "Elfriede, démission?"

 

Mais ma mère a aussi de très bonnes conceptions philosophiques... sur la vie et mort, par exemple.

"Moi, tu vois, j'évalue la durée de ma vie aux fards à paupières qu'il me reste... je suis sûre que je pourrais mourir dans 40 ans, et mettre du fard à paupière tous les jours, qu'il m'en restera encore le jour de ma mort..."

 

Mais l'idée que je préfère de ma mère, bien avant toutes les autres, c'est l'opinion très particulière qu'elle a sur la notion d'être "l'humain".

Ou plus particulièrement, ce qui discrimine l'humain du reste de l'ensemble du règne animal...

 

" Nicole, tu sais ce qui, pour moi, distingue vraiment l'Homme de l'animal?"

- Euh...non.

Elle me tend alors une veste à elle dont les manches sont retournées (à l'envers).

- Et ben, un lapin, si par exemple il veut mettre cette veste.

 Il a pas l'idée, le lapin, de retourner les manches... non, le lapin, lui, il voit même pas que les manches, elles sont à l'envers...

  

C'est vrai...

En même temps, elle a pas tort... Il est un peu débile, ce lapin, d'autant que la veste en question c'est du 38... alors que lui, il doit faire du 2... alors hein...

Qu'il commence à choisir des habits à sa taille, ce con de lapin et après, on verra ce qu'il en est pour le "retournage" des manches...

 

Il y a des civets qui se perdent, je vous jure... 

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 08:28

policier.jpgDing-Dong. (quelqu'un sonne à la porte.)

"Madame Hampton?"

- Oui, monsieur l"agent, que se passe-t-il?  Que puis-je pour vous?

- Rien... vous n'avez qu'à profiter, bébé... Scrack!! (arrachage de chemise...)... Schraaak!! (arrachage de pantalon)...

...Give me, give me, give a maaaaan... after midniiiiight....

 

Vous l'avez déjà vue, cette scène, dans un téléfilm américain, où un policier, bien musclé, torse huilé, danse en slip kangourou au milieu du salon d'une jeune femme...

 

Pourquoi ils font jamais ça, les policiers de France?

Pourquoi ils bougent pas leur petit fessier, gauche-droite...droite-gauche, à côté de leur fourgon, pour adoucir les moeurs..?

 

Comment ça, c'est pas des vrais policiers dans les téléfilms américains?

Ben, merde, alors... Mais alors ils font quoi, les VRAIS policiers américains?

 

Et ben, ils font pareil que les policiers de France, mais avec une moustache.

Ils mettent des amendes, ils vérifient si t'as ta ceinture, ils arrêtent des méchants, ils sifflent dans leur sifflet, ils écrivent la plainte que tu leur dictes, ils roulent dans leur fourgon, ils enfreignent la loi, ils poursuivent celui qui a commis un délit, ils recherch... attends, quoi?! Ils enfreignent la loi??

Oh la la, ça craint...

 

Mais non, ça craint pas...

Encore heureux qu'il y en ait certains qui enfreignent la loi, sinon on ferait comment pour vivre en sécurité dans ce pays..?

 

Démonstration:

 

Il y a un an environ, je vais à une soirée slam dans le quartier du cours Julien.

J'y vais avec la voiture pourrie de mon papa, une AX immatriculée "TL 13" (...l'immatriculée conception...), qui fait parfois des siennes (mais bon, elle au moins, elle roule...pas comme mon Opel Corsa, à moi,  la ZH 13, qui roule ni à l'essence, ni au diesel, mais à la poisse...).

 

A l'aller, je me gare , en épi, au boulevard Louis Salvator. Le boulevard Louis Salvator est un boulevard très large (3 ou 4 voies), à sens unique, qui occupe une rude montée (un bon 25% au bas mot...le genre d'endroit où on maudit sur plusieurs générations, la voiture qui cale devant soi...) reliant la rue de Rome au Cours Lieuteau (donc un point stratégique de Marseille).

 

Je vais donc à la soirée slam, mais quand les slam finissent par se tarir, je m'en retourne chez moi.

Enfin, j'aimerai bien.

Mais de la voiture et moi, je crois que je suis la seule à avoir envie de rentrer. Elle, elle tousse quand je lui mets la clé dans l'oreille.

"Pffff... et meeeeerde.... Bon allez, Titine... allez, on y va là.... non.

En même temps, il est minuit et demi, demain je tra-va-ille, alors hein, on va y aller, avec ou sans ton accord la voiture."

 

Elle veut rien savoir.

En plus, c'est bête...je sais que ce n'est que un problème de démarrage... elle me l'a fait 4 fois déjà, dans la semaine...

Elle a juste besoin d'un coup de pouce...

 

Je réfléchis...et je ne vois qu'une solution:

Faire démarrer ma voiture dans la pente... à contre-sens donc.

 

Comme je me rends (un peu) compte du danger que je peux représenter pour ceux que je risque de me prendre en choc frontal ou en choc latéral (parce qu'ils ne s'attendent pas vraiment à me voir),  je décide d'organiser un minimum ma manoeuvre.

Concernant le déplacement de la voiture, ça me paraît assez simple, donc possible pour ma paire de bras maigrelets:

je pousse la voiture dans le prolongement de sa place de parking, en travers du boulevard, puis je braque à fond de façon à me mettre face à la pente, et je démarre en seconde, vroum.

Par contre, c'est en terme de sécurité que le problème se pose...

Parce que, en bas de la pente, il y a un carrefour.

Et pas le moindre, puisque c'est la rue de Rome, artère citadine, qui croise ce boulevard.

Le souci est là: ceux que je vais avoir en face de moi, en étant à contre-sens, vont me voir, eux, par mes phares dans leur yeux, mais ceux venant de la rue de Rome..?

 

Après avoir placé ma voiture en travers du boulevard Salvator en warning, je descends à pied au carrefour, pour y srcuter le feu rouge... son état, sa durée... Je finis par plus ou moins calculer que, si je commence à retourner à ma voiture quand le feu est encore vert, je serai au volant de celle-ci quand le feu sera repassé au rouge, et donc je ne me prendrai pas les gens de la rue de Rome venant de ma gauche...

 

Le feu passe au vert! Vite, je cours à ma voiture, vite je monte, je claque la porte, et ...soudain, girophare, une voiture de flics banalisée se met en travers ma route. Trois policiers sortent du véhicule.

- Excusez-moi, madame, vous faites quoi là?

- Ben... euh... en fait, je m'apprêtais... à partir..

- A contre-sens? Vous comptiez prendre la rue à contre-sens..?

- Ben, en fait, j'ai des problèmes avec ma voiture... je voulais la faire démarrer en seconde dans la pente...

- Ah, voilà... c'est bien ça... et ça vous pose pas de problème de prendre la rue à contre-sens...

- Parce que, nous, là, ça fait cinq minutes qu'on vous observe, et depuis tout à l'heure, on se demande " Qu'est-ce-qu'elle fait, elle?" et c'est bien ça... vous comptez prendre cette rue à contre-sens...et  déboucher sur rue de Rome... et vous pensez pas que, peut-être, ça peut être dangereux..?

- Euh, si.. mais faut bien que je rentre chez moi... mais je voulais faire attention, c'est pour ça que je regardais le feu rouge...

- Ah d'accord..haha...ok... Entre nous, franchement... je sais pas si c'était une bonne idée, madame, de faire ça...devant la préfecture de police...

 

 

Là, il a pas tort...

Le boulevard Salvator longe effectivement ce beau et grand bâtiment qu'est la préfecture de Police...avec tout plein de policiers dedans, tout plein dehors, tout plein devant, tout plein dessus, dessous... bref, c'est un périmètre qui déborde de policiers... il y a des endroits plus judicieux pour faire un délit discret..

 

 "Vous faites ça, souvent, de prendre des rues à contre-sens? "

- Non... normalement, je fais en sorte d'avoir une voiture qui démarre  toute seule...

- Ouais...En plus, là, vous êtes en travers, vous gênez la circulation... "

 

Et merde, il a l'air pas très content le chef de patrouille...

 

"Bon, ben, faut pas rester là..."

 

Ouh la..

 

"Chris, descends au feu rouge, tu nous surveilles la circulation... Stéphane, tu m'aides à pousser..?"

 

Hein?

 

"Bon, montez, madame..."

- Pardon?

- Montez, dans votre voiture. Mettez le contact.

- Ah...d'accord.

 

"Chris, c'est booon?"

 

Chris fait signe de la main. Les deux autres flics me poussent... je m'en vais...à contre-sens...aidée par des flics.

Vroum.

 

"Je m'arrête pas, messieurs...je voudrais pas caler... Aurevooooir, et Merciiii..."

 

Heureusement qu'il y a des flics pour m'aider à enfreindre la loi.

Sans ça, j'aurai pas pu dormir en sécurité chez moi.

 

Par contre, un peu déçue, quand même, avec des flics aussi conciliants, il y a pas eu le:

"Avant de partir bébé... bouge pas...schrack!!" ... Shake your boody...

On peut pas tout avoir...

 

 

 

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 07:58

bateau.jpgMon père n'est pas un chat, parce que les chats ont 9 vies.

Seulement.

 

Aujourd'hui, j'ai décidé de commencer à faire le compte de toutes les fois où mon père a échappé, de peu, à la grande faucheuse.

Ce ne sera pas tâche facile, puisque il semble que, inconsciemment, ce soit l'un de ses sports préférés.

Et vous verrez que, quand on aura un peu mieux avancé dans la liste, vous aussi vous penserez, comme moi, que mon père est mythomane.

 

 

" Tu sais, Nicole, la fois où je me suis fait exploser une grenade dans les mains... "

" Oui, mais bien sûr... tout à fait, papa... une grenade... et puis demain...ça sera quoi? hein? Des kalachnikovs...des bazookas...des bombes?"

"Si  tu préfères que je te raconte la fois des bombes..?"

" La fois des bombes...? Ben, voyons... Pfffff... il ne s'en sortira donc jamais..."

 

Le souci, c'est que mon père le mythomane a des tas d'amis qui, quand je les rencontre, me confirment les faits rocambolesques de ses histoires tordues. Des fois, j'ai presque envie de leur dire que, en rentrant dans son jeu, ils ne l'aident pas.

Et puis surtout, ils ne m'aident pas, moi. Ils finissent par me mettre le doute.

Parce que, franchement, vue les histoires qu'il me raconte, à la rigueur, il vaudrait mieux pour moi qu'il soit mythomane, mon père. Parce que si il n'est pas mythomane, alors c'est... un agent du KGB, de la CIA, ou un truc du genre... et que, un jour, je vais me faire enlevée, moi et mes frères et soeur. Ils vont nous envoyer dans un camp d'entraînement afgan, et ils vont nous dire:

"C'est vous, la descendance de Jo l'embrouille... Au vue, de votre composition génétique, vous êtes les seuls susceptibles de pouvoir devenir les "agents" que nous cherchons à former..."

Enfin, bref.

 

Bon, allez, ziou.

Commençons.

 

Pour mémoire, je rappelle juste que , comme je l'ai cité précédemment, j'ai déjà parlé de la fois où mon père a failli décédé par grenade interposée (cf, l'article Jo l'embrouille: grenade, mon amour ).

Donc nous en sommes déjà au score suivant:  Mon père: 1  --  La grande faucheuse: 0

 

Etant donné que je ne vais pas aborder toutes les presque-morts de mon père dans l'ordre (trop compliqué), cette fois-ci, nous allons nous attaquer à un tout autre chapitre, durant une tout autre époque.

 

 

L'histoire se déroule en Atlantique, au large des côtes du Maroc, et mon père est alors âgé de la quarantaine passée.

 

Il est à bord du bateau de Max, le Morea, avec Max, Boichart et Bernard. Tous les quatre se dirigent vers Casablanca.

 

Max et mon père sont amis de longue date, ils voguent souvent ensemble. Boichart et Bernard sont, quant à eux, des amis de passage, non expérimentés de la voile.

 

Le soleil s'était déjà couché depuis un certain temps, quand mon père passe la barre à Max. Les deux se relaient régulièrement pour garder le cap. Un cap difficile à garder puisque un courant oblique les poussent vers la côte escarpée, pleine de hauts fonds et de coups bas.

 

Mon père s'allonge en cabine centrale, juste en bas de l'escalier, il s'emmitoufle dans son duvet, fermé jusqu'aux yeux.

Comme mon père est situé juste à côté des appareils de mesure, il évalue rapidement la course qu'il reste à parcourir.

 

"Il y avait un appareil qui mesurait la vitesse... truc qui tourne. Je me souviens que le truc, quand je me suis couché, il tournait, il tournait mais à une allure... là, je me suis dit que vue la vitesse, le cap... en trois heures, on y était".

 

Mon père s'endort. Le Morea poursuit sa route.

 

Soudain, Max hurle: "JOOO! JOOOO!!".

 

Mon père se réveille en sursaut: au son de la voix de Max, il comprend qu'il y a un problème (gros).

 

" Là, je me suis redressé, toujours dans mon duvet. Je me suis mis debout, la tête dirigé vers l'ouverture pour voir Max. Je m'apprêtais à lui demander ce qu'il se passait.... Et d'un coup, je me suis pris 200- 300 litres d'eau dans la gueule:  j'ai été projeté  en fond de soute, sous l'eau, empétré dans mon duvet...

Là, je me suis dit "Ferroni...c'est ton heure..."

Après, c'est le trou noir... Va savoir comment je suis sorti du bateau..."

 

Toujours est-il que mon père s'est retrouvé, peu après, sur le pont avec Max, bataillant avec lui, pour sauver leurs peaux et celle du bateau. 

Ils sont pris dans un houle violente, et pour couronner le tout, ils sont en plein brouillard.

Max et mon père s'affairent comme ils peuvent: ils rabattent les voiles, ils se hurlent dessus, tentant de coordonner un peu leurs actions... "Passe à gauche!! Joooo!! A gauche!!".

Ils tirent les cordes, se cramponnent, tournent les manivelles...tout ça, dans le chaos le plus total.

Pendant ce temps, Bernard (ou Boichart, je ne sais plus) fait ce qu'il peut pour aider, Boichart (ou Bernard) est tétanisé. Et pour cause, c'est sa première vraie sortie en mer: un naufrage.

 

Max et mon père lancent maintenant la fusée de détresse,et, pour stabiliser le bateau, et empêcher que celui-ci ne s'écrase sur la côte, ils jettent l'ancre. 

 

" Et en fait, ça a été pire... Parce que, comme il y avait une trés forte houle, les vagues nous projetaient en hauteur, et l'ancre au contraire, elle nous tenait par le fond... Du coup, on était comme dans une machine à laver...c'était la fin du monde..."

 

 Pris dans ce cataclysme, Max et mon père décident alors de jeter "l'ancre de miséricorde": une petite ancre qui, comme son nom l'indique, se jette quand on réclame miséricorde auprès du destin...

Ils espèrent qu'avec deux points d'attache, le bateau sera moins "baladé" .

 Du moins, c'est ce qu'il pensait...

"On a jeté l'ancre de miséricorde. Ca nous a stabilisé un temps et d'un coup, on a entendu un grand bruit. BAAAM!!! J'ai cru que c'était un bruit de détonation, j'ai cru qu'il venait d'y avoir une explosion à bord...

Je me suis retourné, et là, sur le pont, j'ai vu ce trou béant..."

 

Une partie du pont avait été arraché. Le socle auquel été fixé l'ancre de miséricorde n'avait pas tenu face à la violence de la houle.

 

" Alors, à partir de là... l'eau s'engouffrait directement dans les cabines... En plus, comme c'est plein d'appareils électriques, les bateaux...Avec l'eau, il y avait des faux contacts partout.: ça faisait des étincelles, ça fumait, on voyait les appareils griller les uns après les autres... On avait le choix: mourir noyé ou électrocuté..."

 

Pour la miséricorde, il faudra repasser...

 

Bon, à ce stade là, c'est un fait: le bateau coule.

L'équipage met en place, tant bien que mal, le canot..pour quitter le navire. Les quatre montent à bord, pour tenter de rejoindre la côte...

Ils sont de nouveau dans la machine à laver (mais en cycle long, et pas le mode "tissu délicat, laine").

 

Alors que le canot survit comme il peut sur la mer déchainée, à un moment donné, une mauvaise vague le bouscule : mon père est jeté à l'eau.

 

Max se retourne et le voit . D'un bras, d'un seul, il le chope par le col, et vlan, le rabat sur le canot. Ouf..

Mon père pense:"Ouf.."

 

"Un truc surhumain, il a fait... Tu imagines, tirer un homme des vagues, d'une seule main... Normalement c'est impossible, mais, dans ce genre de situation...tu deviens une bête... 

Là, je peux dire que pour ce moment là, je dois ma vie à Max... Lui, aussi, il me doit la sienne, en d'autres occasions... Mais là, il ne m'aurait pas récupéré, c'était fini pour moi..."

 

Dans leur canot de fortune qui peine à regagner la côte, les quatre hommes sont à bout de souffle, à bout de nerfs.

Ils arrivent sur le rivage, exténués, traumatisés, au milieu de nulle part.

 

"Là, quand on était sur la côte, Max, il m'a remercié de lui avoir pris un gilet de sauvetage, en sortant du bateau. Mais moi,  je ne m'en rappelle absolument pas. En fait, en sortant du bateau.. après m'être dépétré de mon duvet sous l'eau, j'ai apparemment trouvé le moyen , en plus de me sortir de là, de prendre deux gilets de sauvetage: un pour lui et un pour moi. Aucun souvenir.

Et le pire, c'est que le mien, je l'avais mis à l'envers: les accroches en dedans... J'avais enfilé mon gilet, et j'avais réussi à le boutonner, par dedans... dans ce chaos... un truc pas croyable..."

 

Au bord de l'eau, les hommes sont assis, à même la roche, vidés, face à la carcasse du Morea qui n'en finit plus de sombrer...

 

Après avoir un peu repris ses esprits (mais pas trop), mon père part chercher du secours, pendant que Max et les autres restent sur la côte, surveillant le bateau. Il espère trouver de l'aide...

 

" De là où on était, j'avais repéré une lumière qui clignotait... Je pensais que quelqu'un nous avait vu, et qu'on nous faisait signe... Parce que  là, nous, on était au milieu de rien... on n'avait plus rien... on était secoué...enfin, bref..

Alors j'ai marché, vingt minutes, en longeant la côte, en suivant cette lumière qui clignotait par intermittence, et quand je suis arrivé à son niveau, j'ai découvert... notre fusée de détresse...

En fait, à cause des vagues, la bouée sur laquelle elle était,  se redressait ou s'allongeait... Du coup de loin, on pouvait croire que c'était une lumière qui clignotait."

 

Mon père marche ensuite une heure en longeant la côte dans le but de trouver âme qui vive...

Au bout de deux heures, il arrive enfin dans un petit village de pêcheurs.

Sur une place où se fait la criée aux poissons, où tous crient leur prix, vantent leur stock... mon père surgit.

La cacophonie se tait. Soudain, le silence se fait.

Tous les pêcheurs le dévisagent, ils regardent cet homme à la mine défaite, vêtu d'un maillot de bain et d'un pull mouillé.

Ils comprennent.

Soudain, tout le monde s'active,certains l'escortent  vers ce qui semble être une capitainerie.

 

Et là, où mon père pensait trouver un peu de réconfort, on le ménage pas.

Un gendarme l'interroge: "Qui êtes vous?" , "Que transportez-vous?" , "Combien de personnes à bord?", "Les raisons de ce trajet en bateau?".

Mon père répond, essayant de trouver ses idées noyées dans la fatigue.

 

Quatre européens dans un bateau, au large des côtes marocaines: de façon très logique, on le soupçonne d'être un passeur de drogue.

 

Le gendarme conscent finalement à envoyer des secours pour récupérer ses trois autres compagnons. Mon père, lui, assis sur une chaise métallique, s'endort.

 

 

Pendant ce temps-là, à Casablanca, les femmes de marins ont organisé un repas, en attendant leurs hommes. Aussi, quand le téléphone a sonné pour leur annoncer la nouvelle du naufrage de leurs époux, elles n'ont pas vraiment pris les choses au sérieux.

 

"Nous, on savait qu'ils étaient vivants, et comme on avait bu un verre de vin ou deux, on fanfaronnait, on plaisantait...  On  était loin d'imaginer ce qui s'était passé... Du coup, avant d'aller les chercher, on a trinqué "à la santé des naufragés!"

Mais une fois, sur place... On a compris.

Il y a avait Max dans un coin, qui était complètement prostré sur lui-même, l'autre qui n'arrêtait pas de pleurer... et ton père qui parlait, parlait, parlait... il s'arrêtait pas.

T'as pensé à nous quand même, j'espère, avant de mourir.?" (ma mère)

 

"Tout, tout, tu vois tout... On peut pas l'expliquer, mais d'un coup, il y a tout, tout qui te vient: ce que tu regrettes, ce tu as aimé... Je me rapelle que j'ai pensé à Gili (un ami à lui)... Va savoir ... c'est bizarre...Tu comprends pas, mais tu vois tout.

En tout cas, c'était une drôle d'aventure... je pense à ce pauvre Boichart, il a pas eu de pot....  Il était venu en bateau parce qu'il avait peur de prendre l'avion. Comme nous, on y allait en bateau, on lui a proposé, et ben... je pense qu'il s'en souviendra de sa première traversée en bateau..."

 

"Et puis Max, il était anéanti... il voyait s'effondrer l'oeuvre de toute une vie..."  (ma mère)

 

"Pourquoi?" (moi)

 

"Ben parce que, le Morea, il l'a construit lui-même... Il y a passé tous ces week-end, tout son temps libre, pendant plus de deux ans. Et ensuite, tu imagines,  à quarante km du but... la fin." (ma mère)

 

"Mais je comprends pas..il était où le Morea, avant?" (moi)

 

"A la Réunion... C'est quand Brigitte et lui étaient à la Réunion, qu'il l'a construit,le bateau. Et là, il le rapatriait au Maroc. Il avait déjà fait tout le chemin depuis Réunion, tout ça, pour s'échouer à 40 km de Casa...c'est pas de chance quand même"  (ma mère)

 

"En plus, à notre première escale au Maroc, on avait du laisser le bateau, une nuit au port, et Max s'était fait faucher tout le matériel... Tout, les radios, les appareils de mesure... Il avait du tout racheter avant qu'on finisse la traversée...". (mon père)

 

Effectivement, il n'a pas eu de bol sur ce coup, le pauvre Max.

 

Bon, pour le consoler, Kipling, il lui aurait dit:

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
(...) Tu seras un homme, mon fils.

 

En tout cas, si vous avez bien suivi l'histoire, et si je vous fais cadeau du risque d'électro-cution auquel mon père a été soumis, dans cette seule aventure, mon père a failli mourir deux fois (noyade en soute, pris dans son duvet, et noyade en pleine mer en tombant du canot).

Ce qui ramène les scores à : 3 vies utilisées.

 

Encore 7, et mon père bat les chats. 

   

 

 

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